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Nucléaire nord-coréen : cinq ans après, pourquoi la poignée de main entre Trump et Kim Jong-un a mal vieilli

Interventions médiatiques |

citée par Hugues Maillot sur

  Le Figaro
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Le sommet de Singapour, le 12 juin 2018, avait abouti sur un accord de dénucléarisation porteur d'espoir. Depuis, les discussions ont cessé et le programme nucléaire nord-coréen est en constante progression.

Contenu intervention médiatique

Ce devait être une poignée de main pour l'histoire. Le 12 juin 2018, Donald Trump, alors président des États-Unis, et Kim Jong-un signaient un accord à Singapour, évoquant un processus de dénucléarisation de la Corée du Nord. C'est la première fois qu'un président américain en exercice rencontrait un dirigeant nord-coréen et l'avenir s'annonçait plein d'espoir. Cette promesse est suivie de deux nouvelles rencontres à Hanoï, en février 2019, et en juin de la même année, cette fois à la frontière démilitarisée entre les deux Corée.

Cinq ans plus tard, la célèbre poignée de main ressemble à de l'histoire ancienne. Donald Trump n'est plus au pouvoir depuis 2020, et la Corée du Nord procède ces dernières années à de nombreux tirs de missiles courte et moyenne portée, mais aussi intercontinentaux. L'année 2022 a même constitué un record en la matière, avec plus de 80 essais recensés, dont un de missile balistique intercontinental. Les promesses aperçues en 2018 se sont évaporées.

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Une progression de l'arsenal et de la doctrine nucléaire

Finalement, loin de se dénucléariser, la Corée du Nord a au contraire intensifié sa course à l'armement depuis 2018. D'après l'Institute for Science and International Security, l'arsenal nucléaire nord-coréen est ainsi passé de 30 à 55 têtes fin 2017 à 55 à 95 têtes en 2022. Soit une augmentation d'environ 75 %, qui correspond à six têtes nucléaires supplémentaires par an sur cette période.

La dictature a-t-elle vraiment déjà eu ne serait ce que l'intention de dénucléariser ? Ou la poignée de mains n'était-elle qu'un jeu de dupes, une façon pour Kim Jong-un de prendre la lumière ?

« Dans les premières années du règne de Kim Jong-un, il y a eu des réflexions pour voir comment le régime pourrait se sauvegarder sans l'arme nucléaire ou en limitant les avancées du programme, souligne Héloïse Fayet, spécialiste de la prolifération nucléaire à l'Ifri. Mais le guide suprême s'est rapidement rendu compte que l'arme nucléaire était au coeur du régime nord-coréen ».

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De nouveaux essais nucléaires à venir ?

Ces différents événements sont-ils les prémices de nouveaux tests nucléaires ?

« On s'attend à un nouvel essai souterrain dans les prochains mois », confie Héloïse Fayet, qui rappelle que la Corée du Nord n'a encore « jamais procédé à des essais nucléaires avec une tête montée sur un missile ».

Surtout, la doctrine nucléaire nord coréenne a évolué de façon plus agressive ces derniers mois. En septembre dernier, Kim Jong-un a annoncé que, outre la mission dissuasive de ses armes nucléaires, elles pourraient également être employées de manière préventive.

Cette progression dans le nombre et la qualité des vecteurs, ainsi que dans la doctrine, pourraient en tout cas avoir de graves conséquences sur la sécurité régionale. « Le président sud-coréen a un discours de plus en plus décomplexé sur le nucléaire, et de plus en plus d'attentes vis-à-vis des États Unis, alerte la spécialiste. Il y a de plus en plus de discussions sur la réinstallation d'armes nucléaires américaines en Corée du Sud, voire d'un programme sud-coréen propre ».

> Lire l'intégralité de l'article sur le site du Figaro

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Héloïse FAYET

Héloïse FAYET

Intitulé du poste

Chercheuse, responsable du programme dissuasion et prolifération, Centre des études de sécurité de l'Ifri