Nucléaire, fin de la « cancel culture » ? Cécile Maisonneuve réagit aux annonces de Macron
Spécialiste des sujets liés à l'énergie, Cécile Maisonneuve décrypte le sujet chaud du moment, la relance d'un programme de construction de réacteurs nucléaires.
Le 15 novembre 2011, Martine Aubry et Cécile Duflot enterraient le nucléaire français en scellant un accord électoral entre le Parti socialiste et EELV, en vue des élections de l'année suivante, prévoyant la fermeture de 24 réacteurs de 2012 à 2025. Dix ans plus tard, le président de la République annonce la construction de nouveaux EPR (sans en préciser la date ni le nombre), quelques jours après la prise de position de Xavier Bertrand en faveur de la construction de dix réacteurs de troisième génération. C'en est bien fini de la glaciation totale de la politique nucléaire française, que le quinquennat précédent a fossilisée en se fixant pour objectif de ramener à 50% la part de l'atome dans la production d'électricité à l'horizon 2035.
Sur ce sujet au moins, le paysage politique qui se dessine est clair. Il y a d'abord le camp des constants. Constamment contre s'agissant d'EELV, contre il y a quarante ans, contre il y a vingt ans, et sans doute contre... de toute éternité tant la posture antinucléaire fait partie de son ADN : dans les années 1960-1970, le mouvement écologiste, fils spirituel des théories de la décroissance, s'est construit contre le nucléaire, symbole d'une économie "productiviste". A ce jour, seuls les Verts finlandais ont modifié leur code génétique en soutenant le développement du nucléaire chez eux ; leurs homologues suédois n'en sont pas loin qui, une fois arrivés au pouvoir, se sont ralliés à une politique pronucléaire.
A l'opposé du spectre, "constamment pour" pourrait être la devise du PCF, qui n'a pas oublié son histoire, à savoir celle d'un soutien sans faille à cette industrie dès ses prémices... ni le poids toujours majeur de la CGT Energie chez EDF. Fabien Roussel, le candidat communiste, est limpide sur le sujet. Il est pour l'heure le seul candidat à demander la reprise du programme Astrid, ce réacteur de recherche arrêté ("suspendu", a récemment dit la ministre de la Transition écologique) en catimini en 2019. Ce, alors même qu'inscrit dans la loi de 2006 sur la gestion des déchets il vise, entre autres, à en minimiser le volume.
[…]
> Lire l’intégralité de la chronique sur le site du journal L’Express
Média
Partager