Menace nucléaire : les discours et les actes
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine début 2022, l’arme nucléaire est revenue un sujet d’inquiétude. La Russie menace-t-elle vraiment de s’en servir ? La France pourrait-elle partager son arme avec le reste de l’Union européenne ? « Retex » fait le point avec la chercheuse Héloïse Fayet.
C’est une menace que l’on considérait, jusqu’à récemment, comme d’un autre temps : celle d’une guerre nucléaire.
Depuis l’invasion de l’Ukraine début 2022, cette sombre perspective semble de retour. Des médias d’État russes diffusent des cartes calculant le temps qu’il faudrait à un missile pour atteindre Paris, Vladimir Poutine lui-même se dit « prêt » à activer son arsenal, le président américain Joe Biden déclare publiquement craindre un possible « Armageddon », et sur les réseaux sociaux, des dizaines de spécialistes de l’Open Source Intelligence (OSINT) commentent en direct les déplacements de sous-marins ou d’avions susceptibles de transporter la bombe.
À quel point faut-il s’inquiéter ? Quels discours ou quels signes faut-il scruter pour avoir une réelle idée des intentions des chefs d’État possédant la bombe ? Sur un sujet aussi sensible, le flot de l’actualité n’aide pas toujours à se faire une idée rationnelle de ce qu’il en est vraiment. Ce numéro de « Retex » tente de faire le point, de manière à la fois précise et pédagogique, avec la chercheuse Héloïse Fayet, responsable du programme « Dissuasion et prolifération », au centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales (Ifri).
Elle revient notamment sur les derniers discours de Vladimir Poutine concernant l’arme nucléaire, qu’elle invite à nuancer. « On ne voit rien, sur le terrain, qui laisserait penser que [les forces armées russes] s’apprêtent à l’utiliser », relève-t-elle. Mais la Russie « viole les codes de conduite » des États dotés de l’arme nucléaire en s’abritant derrière sa bombe pour mener sa guerre contre l’Ukraine sans craindre de représailles internationales trop importantes, une stratégie qualifiée de « sanctuarisation agressive » qui interroge – et peut inquiéter.
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