Mayotte, ou le révélateur de la crise de la France d’Outre-mer
Les conséquences dramatiques du passage du cyclone Chido sur Mayotte ont remis la question des Outre-mer sur le devant de la scène politique française, quelques mois après les émeutes de Nouvelle-Calédonie, et alors que l’Union européenne (UE) semble prendre conscience de l’atout stratégique que représentent ces territoires.
Près d’un mois après le passage du cyclone Chido sur Mayotte, qui a fait au moins 39 morts et plus de 4000 blessés, le ministre d’État aux Outre-mer, Manuel Valls, détaillait le 8 janvier les grandes lignes du projet de loi d’urgence pour l’archipel, tout juste adopté au Conseil des ministres.
Le texte doit rapidement permettre de « rétablir les conditions de vie des habitants » de ce territoire français coincé dans le canal du Mozambique, en assouplissant les règles d’urbanisme afin d’assurer une reconstruction rapide des bâtiments, et en prévoyant diverses mesures fiscales favorables à la population locale.
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Les outre-mer, un atout pour l’Europe
Les violences qui ont touché la Nouvelle-Calédonie au printemps 2024, les manifestations contre la vie chère qui éclatent régulièrement dans les Antilles et la catastrophe climatique qui s’est abattue sur Mayotte rappellent l’ampleur des crises auxquelles doit s’attaquer François Bayrou, qui a pour la première fois accordé le titre de ministre d’État à son ministre des Outre-mer.
« Cette réorientation semble prendre acte de l’exceptionnelle gravité de la situation dans plusieurs départements et régions d’outre-mer français », explique Céline Pajon, spécialiste de l’Indo-Pacifique à l’Institut français des relations internationales (IFRI). « La cherté de la vie, le bas niveau de revenus, les inégalités économiques et sociales exacerbées, la vulnérabilité climatique, les problématiques migratoires et celles de la décolonisation inachevée engendrent de fortes tensions qui remettent en question la légitimité du lien avec l’Hexagone. »
Grâce à ses territoires et domaines d’outre-mer, la France assure le contrôle et la surveillance d’un espace de 10,2 millions de kilomètres carrés, le second domaine maritime mondial après les États-Unis, qui permet notamment à l’UE de peser stratégiquement dans le Pacifique, autour de la Polynésie.
Alors que le « Pacte européen pour les océans » voulu par la présidente de la Commission devrait être présenté d’ici juin 2025, Ursula von der Leyen avait aussi tenu pour la première fois à rencontrer l’Alliance des petits États insulaires, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU de septembre 2024.
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