Le troisième plénum du comité central du parti communiste chinois, un rendez-vous traditionnellement consacré aux sujets économiques, était très attendu. Il s’est tenu du 15 au 18 juillet, alors que la Chine traverse une passe difficile pour des raisons conjoncturelles et d’autres plus structurelles comme le vieillissement de sa population et de graves déséquilibres macro-économiques avec un secteur immobilier toujours hypertrophié, une fort endettement et une consommation en berne.

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Au second trimestre, la croissance du PIB s’est tassé à 4,7% contre 5,3% lors du trimestre précédent. «La consommation est stagnante, le chômage est en hausse surtout chez les jeunes diplômés, les investissements étrangers sont en chute libre, le rebond attendu à la sortie du Covid en 2023 n’a pas eu lieu et l’économie chinoise continue de reposer sur les exportations, dans un contexte de tensions géopolitiques», résume Marc Julienne, expert Asie à l’Ifri.

La transition vers la consommation intérieure est handicapée par un taux d’épargne des ménages élevé «qui thésaurisent pour faire face à leurs besoins en termes de santé, de retraite, d’éducation car ils ne disposent pas d’un filet de sécurité de protection sociale solide», complète l’expert. Quant au faible développement des services, il ne permet pas d’absorber les générations de jeunes diplômés qui arrivent sur le marché du travail. «Pour le reste du monde, cette politique ne résout pas le problème d’un pays qui consomme aussi peu et qui produit autant», relève François Chimits.

Maîtriser des secteurs clés

D’autant qu’en matière de production, le gouvernement ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il a l'ambition avec son concept de«nouvelles forces productives de qualité» de dépasser ses rivaux grâce à son avance technologique et l’amélioration de l’efficience de ses entreprises. Ainsi dans la résolution du troisième plenum, on compte 45 fois le mot technologie (au singulier ou au pluriel), 25 fois le mot science mais seulement 5 fois le mot consommation et 2 fois le mot pauvreté. Le document affirme: «L’éducation, la science et les technologies, et les ressources humaines hautement qualifiées sont les trois éléments fondamentaux et stratégiques de la modernisation de l’économie chinoise.» Comme le note Marc Julienne,«la technologie incarne un double rêve de puissance: faire un saut technologique via la maîtrise de domaines comme l’IA et le quantique et trouver des modes de production plus efficaces». Un pari qui s’est réalisé dans certains domaines comme la 5G ou le véhicule électrique.

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