Les pièges de la dépendance européenne au gaz russe
Dépendante du gaz russe, l’Europe refuse de payer en roubles, au risque d’un arrêt des livraisons.
L’Europe retient son souffle, le Kremlin va-t-il couper l’approvisionnement de gaz après la date limite fixée au 31 mars par le chef de l’Etat russe, Vladimir Poutine, pour acquitter le précieux combustible en roubles ? Plusieurs pays de l’Union européenne (UE) anticipent déjà de sérieuses pénuries. Mercredi 30 mars, l’Autriche et l’Allemagne ont déclenché leur plan d’urgence. Pour Vienne, l’idée est de « garantir une réaction rapide » en cas d’arrêt des livraisons, selon le chancelier, Karl Nehammer. A Berlin, le premier palier du plan d’urgence que vient d’activer le pays prévoit la mise en place d’une cellule de crise. Autour de la table : membres du ministère de l’économie allemand, représentants de l’autorité de régulation, gestionnaires du réseau de transport, ainsi que le secteur privé, afin de coordonner approvisionnements et réserves.
Dans l’immédiat, cependant, la première économie de l’Europe n’a constaté aucun problème de ravitaillement, précise-t-on au gouvernement allemand. Mais la dépendance du Vieux Continent aux livraisons russes inquiète : environ 40 % de sa consommation gazière provient des champs russes, un pourcentage qui monte à 55 % pour l’Allemagne.
Si l’Europe espère s’affranchir des hydrocarbures russes d’ici à 2027, elle apporte, pour l’heure, une rente considérable à la Russie. Depuis le 24 février, l’UE a déjà versé au moins 14 milliards d’euros pour du gaz et 7 milliards pour du pétrole russe, selon le décompte d’un cercle de réflexion, le Centre for Research on Energy and Clean Air, au 31 mars.
[...]
Si cette exigence finit par s’appliquer aux engagements en cours, cela « s’apparentera clairement à une rupture de contrat », estime Olivier Appert, conseiller du Centre Énergie & Climat de l’Institut français des relations internationales.
> Lire l'intégralité de l'article sur le site du journal Le Monde
Média
Partager