Les milliardaires sont-ils les nouveaux dirigeants ?
Il y a une semaine, Elon Musk rachetait officiellement le réseau social Twitter pour 44 milliards de dollars. Une acquisition de plus pour l’homme le plus riche du monde déjà à la tête de Tesla et Space X. Par ailleurs, son influence ne s’arrête pas à la sphère économique car en utilisant son réseau d’accès à internet Starlink en Ukraine, Elon Musk assure les communications civiles et militaires du pays.
Il est même allé, via Twitter, jusqu’à proposer son «plan de paix» pour l’Ukraine, et s’est également exprimé concernant le statut de Taïwan. De la même manière, l’action de la fondation de l’ancien patron de Microsoft Bill Gates peut s’assimiler à du « soft power ». Les frontières entre économie et politique sont-elles devenues de plus en plus floues ? Faut-il encadrer l’influence des nouveaux milliardaires ?
« Lorsque vous contrôlez un réseau social tel que Twitter, vous pouvez avoir votre mot à dire sur les récits internationaux, vous pouvez influencer aussi une partie des problématiques internationales qui sont les nôtres en ce moment: du climat, de l'Ukraine, [etc] », indique Julien Nocetti, chercheur associé à l'Ifri.
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« Ici, il faut bien dissocier les trois facettes de Musk: Musk l'industriel, qu'on connait ici assez bien, avec un discours à finalité commercial. Vous avez Musk le Troll en chef, qui pose beaucoup question en ce moment. On se souvient que pendant la phase la plus aigües du Covid 19, Elon Musk avait été assez critique vis-à-vis des campagnes de vaccination. Ce qui se dessine depuis 2 ans et demi, c'est un personnage qui est une sorte d'appeau au trumpisme. Troisièmement, vous avez le Musk diplomate avec des prises de position à la fois sur Taiwan, sur l'Iran aussi avec le réseau Starlink et effectivement l'Ukraine, avec quelque chose qui dépasse de loin la question commerciale », précise-t-il.
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Invités :
Jean-Baptiste Renaud, journaliste, coréalisateur du documentaire L’Afrique, les OGM et Bill Gates
Julien Nocetti, enseignant-chercheur à l’académie militaire de Saint-Cyr, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales (IFRI), titulaire de la chaire cybersécurité de Rennes School of Business, spécialiste des enjeux numériques et du cyberespace
Florence G'sell , professeure de droit à l’université de Lorraine et directrice de la chaire Digital, Gouvernance et Souveraineté de Sciences-Po
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