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« Le SPD a obtenu beaucoup dans la formation du gouvernement allemand »

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interviewé par Jean-Dominique Merchet pour

  L'Opinion
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Politilogue et universitaire, Hans Stark dirige, à Paris, le Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) au sein de l’Institut français des relations internationales (Ifri). Il a récemment codirigé le livre L’Allemagne sur la scène internationale  (Septentrion, 2017). Il analyse la composition du nouveau gouvernement fédéral, qui était sur le point d’être officialisée mercredi.

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Quel regard portez-vous sur la composition du prochain gouvernement allemand ?

D’abord une impression de couac, car il n’était pas prévu que les noms circulent aussi vite… Le sentiment général est que le SPD a bien géré la négociation, ce qui prouve l’urgence dans laquelle Angela Merkel se trouvait de former ce gouvernement. Les sociaux-démocrates obtiennent trois grands ministères : affaires étrangères, finances et justice. Dans la précédente grande coalition, il ne détenait pas les finances. Cette fois-ci, c’est le bourgmestre de Hambourg qui devrait obtenir le poste tenu pendant huit ans par Wolfgang Schäuble (CDU). Olaf Scholz était un proche du chancelier Schröder quand celui-ci a fait adopter les lois Hartz IV. C’est un sérieux, un raisonnable sur le plan budgétaire. Martin Schulz sera ministre des Affaires étrangères et devrait beaucoup plus que ses prédécesseurs s’investir dans les questions européennes. Ces questions reposeront sur trois personnes : la chancelière Angela Merkel, Martin Schulz et Olaf Scholz qui freinera sans doute les choses afin de veiller aux équilibres budgétaires, même s’il est moins dur que Wolfgang Schäuble. Finalement, ce gouvernement répond aux attentes d’Emmanuel Macron.
 

Comment s’en sort la CDU, le parti conservateur d’Angela Merkel ?

Elle a dû céder le ministère de l’Intérieur à son allié bavarois, le CSU, et Horst Seehofer devrait obtenir ce portefeuille. Or, celui-ci a été l’opposant de Merkel sur la question des réfugiés. L’accord de coalition prévoit un seuil de 180 000 à 220 000 entrées et 1 000 regroupements familiaux par an. Ce ministère de l’Intérieur pourrait s’appeler aussi « et de la Heimat » – un mot difficile à traduire, mais on peut faire le parallèle avec l’« identité nationale » sous Nicolas Sarkozy. Au sein de la CDU, Thomas de Maizière, un proche de la chancelière, quitte le gouvernement. Peter Altmaier prend le portefeuille de l’Economie : c’est un francophile parfaitement francophone. Ursula von der Leyen reste à son poste de la Défense, malgré les tensions avec les officiers.
 

Les adhérents du SPD, qui doivent confirmer l’accord, peuvent-ils encore faire dérailler cette grande coalition ?

Il y a un risque. Je pronostique plutôt un résultat serré et un petit oui. Dans les sondages, une courte majorité des Allemands porte un regard critique sur cette coalition. Il n’y a pas d’enthousiasme.
 

Angela Merkel peut-elle être contestée dans son propre camp ?

Oui mais personne n’osera le dire, sauf Jens Spahn qui va trop vite en besogne… Les électeurs ne veulent pas d’instabilité et souhaitent qu’on laisse Merkel travailler. Dans ces conditions, tirer sur Merkel serait mal venu. Mais tout le monde a désormais le regard tourné vers les élections de 2021.

 

Lire l'interview sur le site de L'Opinion

 

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Hans STARK

Intitulé du poste

Conseiller pour les relations franco-allemandes à l'Ifri