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Le renouveau des renouvelables

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  le Canard enchaîné
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Conséquence de la crise énergétique due à la guerre en Ukraine, les énergies renouvelables sont de nouveau populaires. Pourtant, elles sont souvent présentées comme inutiles, trop chères, trop moches, trop bruyantes et pas suffisamment fiables, réservées aux "bobos".

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Pourtant, faute de mieux, "si nous voulons éviter une catastrophe climatique, les énergies renouvelables sont la seule voie crédible", martèle à l'envi le secrétaire général de l'ONU, Antônio Guterres. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ne dit pas autre chose : alors que les émissions mondiales de gaz à effet de serre sont encore majoritairement dues à la combustion d’énergies fossiles (75%), il est crucial de s'en passer rapidement pour éviter une catastrophe climatique. Sa dernière synthèse de mars 2023 est très claire concernant le potentiel des énergies renouvelables pour y parvenir.

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Guerre en Ukraine : le feu aux poudres

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, les énergies renouvelables se sont révélées être un rempart précieux aux bouleversements économiques et géopolitiques actuels.

"Le monde a pris conscience de son extrême dépendance aux hydrocarbures et du fait que la stabilité de nos économies dépendait entièrement de quelques pays fournisseurs", analyse Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du Centre énergie de l'Institut français des relations internationales.

 L’Europe, en particulier, a payé cher sa dépendance aux hydrocarbures russes. Pendant que Poutine jouait avec le robinet du gaz, l'Europe s'est accaparée à grands frais les cargaisons de gaz naturel liquéfié expédiées de Norvège ou des États-Unis. Pendant ce temps, l'ensemble des mesures tarifaires mises en place par les États membres pour protéger les consommateurs des hausses de prix vertigineuses a coûté près de 500 milliards d'euros, selon le think-tank européen Bruegel, sans pour autant suffire à amortir les turbulences.

 

"En réalité, on ne sortira pas de ces crises si on ne développe pas des solutions bas carbone", analyse Marc-Antoine Eyl-Mazzega.

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Vive le protectionnisme écologique !

 

Un autre changement radical, « les dirigeants sont en train de comprendre qu'il faut cesser d'acheter nos technologies propres aux autres puissances », analyse Marc-Antoine Eyl-Mazzega.

A cet égard, l'Inflation Reduction Act (IRA), adopté cet été par le Congrès américain, représente non seulement le plus gros effort de transition jamais consenti par les États-Unis, mais aussi une inflexion inédite vers le protectionnisme écologique. En effet, une bonne partie des 370 milliards de subventions programmées pour déployer le solaire, l'éolien ou les véhicules électriques est conditionnée à leur production sur le sol américain. D'abord outrée par tant de protectionnisme, l'Union européenne y réfléchit à son tour. Il serait temps.

 

> A lire en intégralité de l'article dans Les dossiers du  Canard Enchaîné, avril 2023, p 34-35

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Marc-Antoine EYL-MAZZEGA

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Directeur du Centre énergie et climat de l'Ifri