Le président turc veut renforcer son emprise sur le nord de la Syrie
La Turquie prépare une nouvelle intervention militaire contre les positions kurdes dans le Nord syrien. Son président souhaite contrôler une bande de 30 km de large au sud de sa frontière avec la Syrie.
Sous les applaudissements des députés de la majorité, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a promis mercredi au Parlement que les villes syriennes de Tall Rifaat et Manbij seraient « nettoyées des terroristes ». Ankara cible les combattants kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Une organisation en guerre contre l'Etat turc depuis 1984, classée terroriste par la Turquie comme par de nombreux pays occidentaux, dont la France et les Etats-Unis. Face aux « menaces turques », le commandant des FDS, Mazloum Abdî, a exprimé sa crainte de voir se déclencher une « crise humanitaire » et estime qu'une telle offensive profiterait aux cellules de l'Etat islamique.
[...]
Pouvoir de veto à l'OTAN
Le président turc l'assure : il « n'attendra pas la permission » des Etats-Unis pour lancer son offensive. Alors que Washington a exprimé ses inquiétudes, Ankara est en position de force pour passer outre les réserves américaines, grâce à son pouvoir de veto sur l'intégration au sein de l'Otan de la Suède et de la Finlande. La Turquie accuse les deux pays nordiques de tolérer les activités du PKK sur leur sol.
Cette nouvelle opération militaire a été d'ailleurs envisagée publiquement pour la première fois le 23 mai dernier par le président Erdoğan, quelques jours après la demande d'adhésion à l'Alliance atlantique de Stockholm et Helsinki.
Pour Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient à l'Institut français des relations internationales (Ifri) :
"On assiste à un problème de recomposition des intérêts collectifs de l'Otan. La Turquie essaie de mettre en place une négociation très large pour que ses intérêts au Moyen-Orient soient considérés comme les objectifs communs de l'Alliance."
[...]
> Lire l'intégralité de l'article sur le site des Echos.
Média
Partager