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Le Premier ministre Gabriel Attal en Allemagne pour son premier déplacement à l'étranger

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Le Premier ministre français Gabriel Attal se rend à Berlin ce lundi 5 février 2024. Il y effectue son premier déplacement à l’étranger pour un dîner de travail avec le chancelier Olaf Scholz alors que les points de désaccord entre les deux pays sont nombreux.

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Gabriel Attal, Premier ministre
Gabriel Attal, Premier ministre
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Le débat sur la motion de censure contre le gouvernement devait avoir lieu ce lundi soir à l'Assemblée nationale. Mais l'horaire a été modifié pour permettre à Gabriel Attal d'honorer son rendez-vous à Berlin en fin de journée. C'est en effet dans la capitale allemande que le Premier ministre a voulu organiser son premier déplacement à l’étranger. Une tradition qui va lui permettre d'affirmer son engagement européen.

Après un discours devant la communauté française à la résidence de l'ambassade de France, le chef du gouvernement sera reçu avec les honneurs militaires à 18h à la chancellerie allemande, avant un entretien avec Olaf Scholz. Cet entretien portera sur l'ensemble des sujets « bilatéraux, européens et internationaux ainsi que des questions de politique économique », a précisé vendredi 2 février le porte-parole du chancelier. Les deux responsables tiendront ensuite une conférence de presse commune, puis dîneront à la chancellerie.

Le président français Emmanuel Macron s'est récemment rendu à Berlin, le 22 janvier, où il avait loué l'engagement pour l'amitié franco-allemande de l'ancien ministre des Finances Wolfgang Schäuble, dans un discours essentiellement en allemand prononcé lors d'un hommage national au Bundestag.

 

De nombreux sujets de désaccords entre les deux pays

Pourtant, les relations franco-allemandes ne sont pas au plus fort, pointe notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux. En octobre 2023 déjà, Olaf Scholz et Emmanuel Macron l’avaient concédé, à l’occasion d’un séminaire de travail. Les deux pays – dont les modèles énergétiques sont diamétralement opposés – se disputaient notamment sur le dossier du marché de l’électricité.

Les tensions portent aussi sur d’autres domaines, comme l’Europe de la défense ou encore le soutien à l’Ukraine. L’Allemagne, second soutien à Kiev derrière les États-Unis, aimerait que Paris fournisse davantage d’armes au pays agressé par la Russie. « On fait face à une guerre en Ukraine, et cela exacerbe les clivages entre la France et l'Allemagne pour ce qui est de la politique de la défense, de la politique énergétique, mais également de la politique économique et commerciale », explique Marie Krpata, chercheuse spécialisée à l'Institut français des relations internationales.

 

Le Bouclier du ciel européen a été annoncé en 2022 en marge d'un sommet de l'Otan. C'est un projet à l'initiative de l'Allemagne auxquels voulaient participer 14 pays, maintenant, ils sont 18. C'est basé sur une technologie américaine, Patriot et une autre israélienne, Iris-T. La France et l'Italie travaillent sur un projet similaire en parallèle, mais basé sur une technologie européenne. Ces pays disent qu'ils favorisent la souveraineté européenne en favorisant des technologies européennes. Explications de Marie Krpata sur les désaccords entre France et Allemagne sur le dossier Bouclier du ciel européen.

 

Le projet d’accord commercial avec l’Amérique latine et le Mercosur oppose aussi Paris et Berlin. Un sujet qui devrait être discuté, car il est décrié par les agriculteurs qui ont montré leur colère dans les deux pays. Malgré ces manifestations, l'Allemagne n'a pas changé de position sur le projet d'accord commercial controversé. « Je suis un partisan des accords de libre-échange, y compris de l'accord sur le Mercosur », a encore affirmé jeudi Olaf Scholz, quand Emmanuel Macron se félicitait d'avoir fait en sorte que ce projet d'accord n'ait pas « été conclu à la va-vite », « parce qu'on a montré des incohérences ».

En Allemagne, où le jeune âge est plus synonyme d’inexpérience que de dynamisme, le choix de Gabriel Attal avait surpris la classe politique, comme l’admettait le porte-parole du gouvernement au lendemain de la nomination du successeur d’Élisabeth Borne.

 

> Ecouter le podcast sur le site de RFI

 

 

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