Le Journal de la Défense - Flanc Est de l'Europe, les armées aux avant-postes
L'invasion russe du 24 février 2022 marque le retour de la guerre aux portes de l'Europe. Pour endiguer la propagation du conflit au-delà des frontières de l'Ukraine, dans les pays membres de l'OTAN, la France renforce sa participation au sein de l'Alliance atlantique, à l'Est de l'Europe. Comment la France assume-t-elle son rôle d'allié crédible au sein de l'OTAN ? Comment les armées sont-elles montées au front de la sécurité européenne ? Et surtout comment en sommes-nous arrivés là ? A bientôt huit mois du conflit, immersion dans les airs, en mer et à terre au coeur de notre sécurité collective.
« La Russie entreprend des actions agressives sur la scène internationale depuis plusieurs années. On se souvient de la guerre russo-géorgienne en 2008, de l'annexion de la Crimée et de la déstabilisation du Donbass. Tout cela s'inscrit dans une logique historique. L'Etat russe, déjà à l'époque soviétique, affichait une certaine agressivité et la Russie "poutinienne" n'a pas rompu avec cette tradition. Elle l'a même probablement accélérée et ceci aussi à cause de l'expérience de la guerre froide et de la chute de l'Union soviétique », indique Dimitri Minic, chercheur au centre Russie - NEI de l'Institut français des relations internationales (Ifri).
« Ces pays sont devenus membres de l'OTAN mais il faut se souvenir dans quel contexte. Ce contexte, c'est celui de la chute de l'Union soviétique et de pays pour qui l'Occident est un modèle, même fantasmé. L'OTAN est aussi vue comme une garantie de sécurité contre l'ancien colon », précise-t-il.
« L'Ukraine représente dès la chute de l'Union soviétique un enjeu important. On le voit dès 2004-2005 quand l'Ukraine commence à se tourner vers l'Occident, quand l'Ukraine décide de se débarrasser de personnages corrompus assez liés au Kremlin, quand elle décide de s'engager dans une voie plus indépendante. La Russie ne l'a pas accepté », nous informe-t-il.
« La Russie a commencé en 2021 à intensifier son action dans une forme de dissuasion stratégique qui est une activité préemptive, c'est à dire une activité proactive à la fois non militaire et militaire indirecte donc, par la démonstration de force. On l'a vu avec les exercices et déploiements massifs autour de l'Ukraine, en Biélorussie et ailleurs », conclut-il.
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