Sommes-nous déjà, sans le savoir, dans une cyberguerre froide ? La chronique quotidienne des piratages et autres attaques informatiques semble le confirmer. En avril 2021, une véritable armée de hackers chinois a lancé une attaque de grande envergure. Objet des cibles ? Des dizaines de sites gouvernementaux, d’industrie de défense et de la finance. Aux États-Unis comme en Europe.

Menace chinoise sur le web de quelle ampleur ?

Julien Nocetti, spécialiste des enjeux cyber à l’IFRI (Institut français des relations internationales), explique : 

Quelle est l’ampleur de la menace chinoise sur le web ? Elle est sérieuse sur deux plans. Un plan classique, l’espionnage industriel et économique. Il s’agit de voler des brevets et des informations. Le second volet est très différent de l’activisme russe sur les infrastructures civiles. Pour les Chinois la priorité est davantage de s’engager dans une guerre informationnelle, tous azimuts. Ce qu’on a bien vu depuis plus d’un an avec la pandémie. L’appareil de guerre de l’information s’est considérablement renforcé depuis la crise sanitaire.

Avec un budget recherche qui augmente de plus de 7 % par an, et une recherche fondamentale de plus de 10 %, Pékin met le paquet sur les nouvelles frontières de l’innovation. Et le cyberespace constitue un terrain de jeu privilégié. Julien Nocetti, tempère : 

Ce qui est très difficile, c’est d’estimer avec précision le caractère pointu de cet appareil cyber. Sur le plan technologique, on observe une position de pointe sur certains standards comme la 5G. Cela se combine avec un effort en matière spatial en termes de connectivité et une projection sur les futures normes 6G, avec une dualité civile et militaire.

Et une volonté, discrète, de peser sur ces futures normes actuellement en discussion.

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