Le choc de la guerre accélère le nationalisme économique - Les dirigeants européens insistent sur l'autonomie
La guerre de la Russie contre l'Ukraine tend à accélérer le nationalisme économique dans les grands pays. Au milieu de la violence des conflits, les dirigeants accentuent les discours sur l'autonomie stratégique, la non-dépendance et l'autosuffisance, y compris l'autosuffisance alimentaire. Les signes de plus en plus nombreux sont ceux d'un commerce géré, politisé et d'une substitution des importations sur la scène internationale.
Avant la pandémie, les entreprises avaient déjà commencé à préparer le retour d'une partie de leur production ou la recherche de fournisseurs plus proches de leurs marchés. La guerre renforce ce mouvement, et les gouvernements peuvent étendre la phase protectionniste dans un contexte mondial. Le Brésil, l'une des dix plus grandes économies du monde, devra tirer les conclusions de ce scénario et ajuster ses positions tôt ou tard.
Avec la guerre à sa frontière, fortement dépendante du gaz russe et acheteuse de divers produits minéraux et agricoles en provenance de Russie et d'Ukraine, l'Union européenne (UE) veut protéger le bloc contre les risques géopolitiques ou autres qui pourraient paralyser son économie. Les Européens veulent établir une nouvelle relation de force avec le reste du monde. Les milliards de dollars du pacte vert et les programmes de transformation sont des axes de la politique industrielle européenne, afin de ne pas dépendre, ou de moins dépendre, de l'extérieur.
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Macron est en campagne électorale pour sa réélection, mais le contexte actuel est plus favorable à son positionnement.
- "L'idée de politiques industrielles européennes, autonomes par rapport à la Chine, mais aussi par rapport aux États-Unis, existe depuis plusieurs années, et pourrait être renforcée", estime Paul Maurice, de l'Institut français des relations internationales (Ifri).
- "Le libéralisme n'est pas terminé. Macron est un libéral, mais il veut faire de l'Europe une puissance qui saura utiliser le libéralisme pour y parvenir. Il s'agit d'agir comme les autres puissances continentales - Chine, États-Unis, Russie - qui protègent leurs marchés. Ce qui semble toucher à sa fin, c'est l'idée que l'économie est déconnectée de la géopolitique", dit-il.
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>> Lire l'article original paru en portugais (réservé aux abonnés) : « Choque da guerra acelera nacionalismo econômico » <<
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