LE 11 SEPTEMBRE, UN MARQUEUR HISTORIQUE

17 ans après le 11 septembre 2001, les États-Unis s’apprêtent à commémorer la plus grande attaque terroriste jamais commise sur leur sol. "Les gens s’en souviennent. On voit surtout le résultat en ce qui concerne la politique au Moyen-Orient et en Afghanistan. Dans l’imaginaire collectif, cela reste un souvenir terrible. Cela n’a plus trop d’importance dans le quotidien des gens, mais cela reste un marqueur historique, un peu comme Pearl Harbor" explique ​Laurence Nardon, directrice du programme États-Unis de l’IFRI, auteur de "Les États-Unis de Trump  en 100 questions" (éd. Tallandier).

Il y a 17 ans, cet attentat déclenchait deux opérations militaires de grande envergure, en Afghanistan et ensuite en Irak. "Cela a justifié cette mise en place de politique de guerre contre la terreur mise en place par l’administration Bush. Obama avait essayé de revenir dessus mais on vit aujourd’hui avec les conséquences de cette attaque et des réactions américaines, dans le rapport des États-Unis au monde" ajoute cette spécialiste des Etats-Unis.

"Pour les États-Unis, le droit international n’a pas la même valeur que pour nous Européens. Dans notre pyramide juridique, le droit international s’impose au droit national. Aux États-Unis, il n’y a rien au-dessus de la Constitution de 1787. Elle a un caractère véritablement sacrée, et il est très clair pour les Américains que le droit international n’a pas à s’imposer au droit national dicté par la Constitution" précise-t-elle.
 

TRUMP SERA CONFIRMÉ PAR SES ÉLECTEURS EN NOVEMBRE

Outre la question de la posture internationale, les États-Unis font une fois encore l’actualité avec un nouveau livre publié par un journaliste américain extrêmement reconnu, dans lequel le président américain est vivement critiqué. "Ce livre a été corroboré par énormément d’informations depuis deux trois ans. Il ne nous apprend rien de nouveau, il ne fait que dire de manière claire, sous la plume d’un journaliste reconnu. Ce qu’il y a dans cet ouvrage de Bob Woodward qui sort aujourd’hui, ce sont les mêmes choses qu’on lit dans les journaux, venant de personnes de la Maison Blanche" précise Laurence Nardon.

"La Maison Blanche de Trump, c’est vraiment du jamais vu. C’est à la fois très inquiétant et en même temps très intéressant d’un point de vue politique. Trump a été élu par deux catégories de la population républicaine : par des populistes sur son programme populiste de fermeture des frontières à l’immigration, et fermeture des frontières au libre-échange, donc plutôt un populiste de gauche, et des conservateurs qui ne l’aiment pas, mais qui ont pactisé avec lui" analyse-t-elle encore.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Donald Trump continue d’intriguer, sur le sol américain, et dans le reste du monde. Difficile dans un tel cas d’établir un portrait rationnel. Pourtant, pour Laurence Nardon, il y a certains points à mettre en avant. "Sur le plan économique, tout va très bien. Le taux de chômage est au plus bas, la croissance atteint un sommet. Trump insuffle une certaine confiance à l’économie américaine, ce qui est incroyable, quand on connait le personnage" conclut-elle, affirmant que ses électeurs revoteront pour lui en novembre prochain.

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