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L'Arabie saoudite veut faire remonter les cours du pétrole

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cité par Jean-Claude Bourbon dans

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Riyad a annoncé une réduction de sa production et a demandé aux autres pays de l’Opep de faire de même.

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Qu’a annoncé Riyad ?

Face à la baisse des cours du pétrole, passés de 85 à 70 dollars le baril de Brent au cours des six dernières semaines, l’Arabie saoudite a décidé de reprendre les affaires en main. À l’issue d’une réunion de l’Opep à Abu Dhabi, elle a annoncé, dimanche 11 novembre, une baisse de ses exportations de 500 000 barils par jour (bpj) à partir de décembre. Cela représente 0,5 % de l’offre mondiale. Ce n’est peut-être qu’un début. « Nous avons besoin d’une réduction approchant un million de barils par jour pour équilibrer le marché » a affirmé, lundi 12 novembre, le ministre saoudien de l’énergie Khaled al-Faleh.

Pourquoi cette décision saoudienne ?

L’Arabie saoudite opère un revirement important puisqu’en juin, elle avait décidé avec l’Opep d’ouvrir un peu plus les vannes, sous la pression notamment du président américain Donald Trump. Ce dernier souhaitait une baisse des prix à la pompe avant les élections de mi-mandat de début novembre. La Chine et l’Inde s’inquiétaient également des risques de remontée de cours. « Les élections américaines passées, on revient à la réalité. Il y a une dimension très politique dans cette décision, qui peut être perçue comme un signe de refroidissement dans les relations entre l’Arabie saoudite et les États-Unis », estime Olivier Appert, conseiller à l’Ifri et ancien président de l’Institut français du pétrole.

Sur le marché, la donne a aussi changé. La hausse de la production prévue par l’Opep était censée compenser en partie la baisse des exportations iraniennes de pétrole avec le retour des sanctions de Washington. Mais Donald Trump s’est montré plus conciliant que prévu en autorisant plusieurs pays, comme la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud où encore l’Italie à acheter du brut iranien pour quelques mois encore.

Résultat, l’offre a été plus forte que prévue, les stocks se sont regonflés et les prix ont baissé de 20 % en un mois. « Cette décision saoudienne n’est pas surprenante. L'Opep n'a pas envie de retrouver les travers de 2014, avant la forte chute des cours du pétrole. Elle veille à l'évolution des prix et veut marquer sa présence », note Benjamin Louvet, gérant matières premières chez OFI Asset management.

Que va-t-il se passer ?

Après l’annonce de Riyad, la réaction des marchés a été immédiate. Les cours du Brent ont aussitôt repassé la barre des 70 dollars. Mais l’Arabie saoudite doit encore convaincre ses partenaires de l’Opep (un tiers de la production mondiale) ainsi que la Russie d’adopter la même attitude, pour que l’impact soit plus important sur les prix. C’est plutôt cette tendance qui prévaut pour l’instant, même si beaucoup de choses peuvent changer d’ici à la prochaine réunion prévue en décembre. Les cours pourraient donc assez vite repartir à la hausse, si aucune capacité supplémentaire n’est mise sur le marché. Aux États-Unis, beaucoup d’analystes doutent par exemple de la capacité des producteurs d’huile de schiste à accroître leur offre, faute notamment d’une logistique suffisante.

Pour les consommateurs, la décision saoudienne n’est donc clairement pas une bonne nouvelle, surtout en France où les carburants sont plus taxés qu’ailleurs. Pour tenter de calmer la grogne des usagers, une réunion s’est ainsi tenue lundi 12 novembre à Matignon afin de finaliser des « mesures d’accompagnement » à cette ponction de pouvoir d’achat, qui devraient être présentées très vite.

Jean-Claude Bourbon

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Olivier APPERT

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Conseiller, Centre énergie et climat de l'Ifri

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