L'Allemagne vit-elle une crise morale ?
Dans le contexte de la guerre en Ukraine, malgré la pression de l’OTAN et des Etats-Unis, l’armée allemande se trouve dans l'incapacité de réagir. De plus, la dépendance au gaz russe de la première économie européenne la met en difficulté. Comment comprendre cette position délicate ?
Sa parole est assez rare mais celui qu’on considère comme la conscience allemande de l’après-guerre, Jurgen Habermas, a parlé : dans un texte publié vendredi dans la Süddeutsche Zeitung, le défenseur du "patriotisme constitutionnel" félicite le chancelier Olaf Scholz d’avoir fait preuve "de réflexion et de retenue" face à la guerre en Ukraine. Par ce texte, le philosophe vient au secours du chancelier dont la "retenue" était de plus en plus critiquée en Allemagne. En même temps que se déployaient dans d’opinion les arguments favorables au droit d’inventaire sur la politique d’Angela Merkel et de Gerhardt Schroeder vis-à-vis de la Russie Pourtant que de chemin parcouru depuis le début de ce conflit : le discours du chancelier devant le Bundestag et l’annonce d’un programme de 100 milliards d’euros d’investissement dans une armée dont la situation apparaît pathétique, puis l’envoi d’armes légères avant la décision, la semaine dernière de fournir à l’Ukraine des chars Guepar ont conduit Berlin loin de la position traditionnelle du "plus jamais la guerre". Mais à quel prix pour l'économie et la position internationale de l’Allemagne ?
Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Hans Stark , professeur de civilisation allemande à l’Université de la Sorbonne, conseiller pour les relations franco-allemandes à l’Institut français des relations internationales (IFRI), Jakob Vogel, historien, professeur à Sciences po Paris, directeur du centre de recherche franco-allemand en sciences humaines et sociales Marc-Bloch à Berlin et Michaela Wiegel, correspondante en France du journal Frankfurter Allgemeine Zeitung.
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