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L'Allemagne est-elle encore francophile ?

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cité par Emmanuel Grasland dans "

  Les Echos
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La France est en perte de vitesse chez les politiques allemands, mais son image s'est améliorée auprès des entreprises. Vieillissantes, les associations franco-allemandes font face au défi du renouvellement des générations.

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Sur ses vieux jours, le chancelier Konrad Adenauer souffrait parfois de dépression. Le soir, quand les « ombres » venaient, son fils, Paul, lui faisait écouter « La Marseillaise ». L'hymne français faisait « du bien » à papa, écrit son fils, dans son journal intime. Paul, qui était revenu vivre en 1960 avec son père veuf, lui avait acheté des disques du chant patriotique, après un séjour chez les De Gaulle. Le cadeau fut bien reçu. Adenauer avait un lien fort avec la France.

Soixante-quatre ans plus tard, alors que le président Macron a commencé dimanche une visite d'Etat de trois jours outre-Rhin, l'Allemagne aime-t-elle toujours autant la France ?

Premier constat : la classe politique allemande est moins francophile qu’auparavant. De Helmut Kohl à Wolfgang Schäuble, toute une génération de dirigeants, marqués par la guerre et l’idée de la réconciliation, a quitté la scène. « Au Bundestag, les jeunes députés n’ont plus vraiment la culture du franco-allemand, mis à part ceux originaires des régions frontalières », estime Jacob Ross, chercheur à l’Institut allemand de politique étrangère (DGAP).
 
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« Deux âmes dans une même poitrine »
 
Surtout, les relations entre un Emmanuel Macron, volontiers théâtral, et un Olaf Scholz, taiseux et pragmatique, sont compliquées. Quand Emmanuel Macron imagine l’amitié franco- allemande comme « deux âmes dans une même poitrine » lors du soixantième anniversaire du Traité de l’Elysée, Olaf Scholz évoque la « machine à compromis, bien huilée, mais parfois aussi bruyante et laborieuse » du « moteur franco-allemand ». Pour la droite allemande, les relations entre Paris et Berlin sont devenues un angle d’attaque. Et au Parlement, certains députés évoquent une « amitié fatiguée ».
 
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Une langue douce et pas très virile
 
Et les vacances ? Parmi les Allemands de 16 ans et plus, 55 % ont déjà pris des congés dans l’Hexagone. Associée à l’art de vivre, à la beauté, mais aussi au laisser-aller, la France a  néanmoins vu son attractivité se réduire avec la mondialisation. Elle est devenue moins « exotique ».
 
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« Initié par les politiques, le franco-allemand a été une démarche partagée par l’ensemble de la société allemande. Aujourd’hui, le défi du renouvellement de génération ne concerne pas que la classe politique mais l’ensemble de la société civile », souligne Eric-André Martin, secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes.
 
Culturellement, Michel Houellebecq, Annie Ernaux et Didier Eribon se sont substitués à Jacques Derrida et Michel Foucault. Au cinéma, « Amélie Poulain », « Bienvenue chez les Chtis » et « Intouchables » ont effacé Louis de Funès.
 
« Avec la mondialisation, la France a un peu perdu de sa superbe en Allemagne et Paris est moins un lieu de fermentation intellectuelle,  comme il l’a pu l’être dans les années 1960 », analyse Eric-André Martin, secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes.
 
Dans le même temps, le franco-allemand s’appuie sur un réseau assez unique de 2.200 jumelages. « La fédération des associations franco-allemandes regroupe 140 structures et environ 20.000 membres en Allemagne », explique Jochen Hake, son président. Mais le défi, c’est le renouvellement des générations, alors que beaucoup d’adhérents ont plus de 60 ans.
 
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Éric-André MARTIN

Éric-André MARTIN

Intitulé du poste

Ancien secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l'Ifri