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L'Afrique mise plus que jamais sur les hydrocarbures pour son développement

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cité par Nicolas Rauline dans

  Les Echos
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A l'heure où l'Europe demande la fin des nouveaux projets d'exploitation des énergies fossiles, ceux en Afrique n'ont jamais été aussi nombreux. Plusieurs pays ont ou vont faire leur entrée dans le club des pays producteurs de pétrole ou de gaz.

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Quand il a rencontré Elisabeth Borne, il y a quelques jours, Ayuk NJ ne s'est pas démonté. « On m'avait dit que ce n'était pas à l'ordre du jour, mais je lui ai répété : 'Moi, je suis là pour vous parler de pétrole et de gaz.' Elle a été surprise, mais je l'ai fait. »

Ce jeune entrepreneur camerounais, qui préside la Chambre africaine de l'énergie, organisait à Paris l'« Invest in African Energy Forum ». Et, lors de son introduction, il se félicitait de ne pas avoir croisé de manifestants. « D'habitude, partout où je vais, il y a des opposants. Je suis heureux de voir que ce n'est pas le cas à Paris », lançait-il ironique, en référence aux dernières manifestations dans la capitale, qui ont visé par exemple TotalEnergies.

Si le forum est passé sous le radar des organisations de défense de l'environnement, c'est peut-être parce qu'on devait y parler énergie au sens large. Mais le centre de toutes les discussions était bel et bien le grand retour du pétrole et du gaz sur le continent. Avec en tête une urgence : donner accès à l'électricité à 600 millions d'Africains (43 % de la population subsaharienne).

 

Derrière les Etats-Unis et le Moyen-Orient

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Selon l' Investment Report 2023 de l'Agence internationale de l'énergie, l'Afrique est la région qui a attiré le plus d'investissements dans le gaz naturel liquéfié l'an dernier derrière l'Amérique du Nord. Et la région devrait maintenir son niveau dans les prochaines années derrière les Etats-Unis et le Moyen-Orient. Les investissements dans le raffinage en Afrique devraient excéder ceux au Moyen-Orient cette année, seulement dépassés par la Chine et l'Inde, avec un total d'une dizaine de milliards de dollars, soit le quart des investissements mondiaux.

« On ne peut pas parler de nouvel âge d'or, on n'atteint pas la taille des grands projets de Total ou de Shell dans la région, qui investissaient des dizaines de milliards de dollars. Mais ce qui est sûr, c'est qu'avec les Etats-Unis et le Moyen-Orient, c'est la seule région du monde où l'on parle encore d'investissements dans les hydrocarbures », affirme Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du centre énergie et climat de l'Institut français des relations internationales (Ifri).

 

Des réserves inexploitées

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Le nombre de nouveaux pays africains qui entrent ou vont entrer dans le club des pays producteurs de pétrole et de gaz ne cesse de grandir. L'arrêt de l'exploitation fossile dans d'autres régions du monde, la baisse des coûts d'extraction et l'amélioration des techniques de décarbonation expliquent en partie le phénomène. La République démocratique du Congo, géant de près de 100 millions d'habitants et grand comme la moitié de l'Union européenne, prétend détenir des réserves de 22 milliards de barils et n'en exploiter que 4,5 %. Il a lancé le processus de mise aux enchères de 27 blocs pétroliers.

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De lourds besoins d'investissements

Les découvertes se multiplient aussi au large de la Namibie, à tel point que le pays ambitionne d'entrer dans les 15 premiers pays producteurs de pétrole au monde en 2035. Les enjeux de développement sont considérables : la Namibie pourrait doubler son PIB en moins de dix ans. Au Sénégal, on parle de 1,3 milliard d'euros de recettes publiques pour les trois premières années d'exploitation.

Pour tirer profit au mieux de cette manne, le continent a néanmoins besoin d'investissements. Selon Rystad, il faudrait investir au moins 375 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie pour maintenir la production actuelle, développer les nouveaux champs et construire le réseau de transport. Or les pressions sont fortes sur les pétroliers et les banques occidentales pour qu'ils cessent de financer les projets fossiles. Ceux-ci attirent donc de plus en plus, en priorité, des sociétés moins exposées et des financiers chinois, indiens ou du Moyen-Orient.

 

> à lire en intégralité sur le site des Echos

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Marc-Antoine EYL-MAZZEGA

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Directeur du Centre énergie et climat de l'Ifri