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L’Afrique du Sud, «projet pilote» occidental de la décarbonation

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citée par Mathieu Solal dans

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Washington, Londres, Berlin, Paris et Bruxelles s’engagent pour la première fois dans un plan d’investissement massif et sur mesure pour Le Cap. Avec l’espoir de faire école.

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Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Union européenne devaient lancer mardi soir à Glasgow un partenariat visant à décarboner l’économie sud-africaine. Le soutien financier sera d’au moins 8,5 milliards de dollars sur trois à cinq ans, avec comme objectif d’éviter la faillite du principal producteur d’électricité local, Eskom, de fermer les mines et les centrales à charbon pour développer les énergies renouvelables, et d’aider les populations affectées par cette transition.

« L’Afrique du Sud établit un partenariat international historique pour soutenir une transition équitable » saluait hier Le Cap, dans un communiqué de presse enthousiaste, publié en amont du lancement à Glasgow d’un plan d’investissement financé à hauteur de 8,5 milliards de dollars par Washington, Londres, Berlin, Paris et Bruxelles.

La deuxième puissance économique d’Afrique, qui constitue le plus gros émetteur de CO2 du continent en produisant 80 % de son électricité grâce au charbon, a en effet de quoi se réjouir. Le financement occidental de ce « projet pilote » selon les termes d’Angela Merkel, va permettre de soutenir la réalisation de ses objectifs climatiques ambitieux dévoilés en amont de la COP 26.

Modèle. « L’Afrique du Sud a pris un engagement de sortie du charbon très clair, confirme l’eurodéputé Renew Pascal Canfin, président de la commission de l’environnement. Ce soutien financier peut lui permettre de débloquer les financements publics et privés qui lui manquent. Si on réussit ce coup-là, en prenant, sur la base d’un engagement précis d’un pays émergent, un engagement financier crédible, contractualisé, pour changer la trajectoire vers le zéro carbone, on aura réalisé une avancée très importante, et on pourra envisager de reproduire ce modèle avec d’autres pays, comme l’Inde ».

New Delhi, qui a créé la surprise hier à Glasgow en promettant la neutralité carbone pour 2070 mais demande en contrepartie un soutien international affirmé, pourrait en effet faire figure de candidat idéal. Les Philippines et l’Indonésie feraient aussi partie des pistes étudiées par les Occidentaux, selon nos informations.

Si qualifier ce nouveau partenariat d’« historique » comme le fait le gouvernement d’Afrique australe, paraît un peu prématuré, la démarche occidentale pourrait cependant marquer une étape majeure dans la transition écologique globale. Leur engagement concret permet en outre d’estomper le retard pris dans le soutien aux pays en développement, qui n’ont toujours pas obtenu les 100 milliards de dollars par an promis à partir de 2020 pour financer la transition écologique.

« Le G20 a confirmé l’abandon du soutien au financement du charbon dans les pays tiers. Mais cela ne règle pas la question du charbon domestique. Il faut donc soutenir les pays dépendants du charbon, avec une influence régionale importante »

« Ce nouveau partenariat concrétise le dialogue au cas par cas, visant une aide ciblée pour réaliser des objectifs plus ambitieux, analyse Carole Mathieu, responsable des politiques européennes au Centre Énergie & Climat de l’Institut français des relations internationales (Ifri). On va au-delà des appels généraux au nom de la morale, en privilégiant une approche par le bas pour résoudre les problèmes concrets auxquels les pays sont confrontés. Cette nouvelle manière de faire peut se révéler complémentaire du multilatéralisme ».

 

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Carole MATHIEU

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Ancienne Responsable des politiques européennes au Centre Énergie et Climat de l'Ifri