La vague de l’éolien en mer renverse la transition énergétique
Si l'éolien offshore ne représente aujourd'hui qu'une faible partie de la production, la croissance de ce secteur clé de la transition énergétique attire tous les industriels. En retard, la France commence à structurer son industrie.
450 tonnes, 10 mètres de haut : l’immense museau à moitié cylindrique semble tout droit sorti de la galerie de robots impériaux de La Guerre des étoiles. En ce jour de septembre, à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), General Electric (GE) inaugure la fabrication de la première nacelle d’éolienne qui va équiper, au large de Saint-Nazaire, le premier parc français. Après de longues années de recours juridiques et d’embûches administratives, le champ opéré par EDF devrait commencer à être progressivement opérationnel en avril 2022, pour alimenter en électricité et en chauffage l’équivalent de 720 000 foyers par an. « La route n’a pas toujours été simple », reconnaît Jérôme Pécresse, PDG de GE Renewable Energy, qui salue « une étape importante pour le développement de l’éolien en France ».
Alors qu’elle doit fournir les 80 machines du parc de Saint-Nazaire, l’usine General Electric est déjà en plein travaux d’agrandissement. Elle fabrique aujourd’hui des nacelles pour des éoliennes de 6 mégawatts, les turbines les plus puissantes au moment de la signature de l’appel d’offres en 2011. Mais le groupe américain s’est lancé dans la conception d’une machine bien plus puissante : une éolienne de plus de 12 mégawatts, avec des pales de plus de 100 mètres, pour une hauteur totale de 260 mètres.
GE espère vendre ces géants au plus grand parc éolien du monde en cours de finalisation au Royaume-Uni. Le projet Dogger Bank, d’une capacité installée totale de 3 600 mégawatts (l’équivalent de plus de deux EPR nucléaires), dit tout du rêve de grandeur de l’éolien en mer : opérationnel à partir de 2023, il devrait fournir de l’électricité à 4,5 millions de foyers britanniques.
Une révolution à l’échelle planétaire
L’éolien offshore ne fournit aujourd’hui qu’une toute petite fraction de l’électricité produite dans le monde (environ 0,3 % en 2018) mais pourrait représenter dans les vingt prochaines années un marché de plus de 1 000 milliards de dollars (soit 842 milliards d’euros), selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Une révolution pour la transition énergétique à l’échelle planétaire.
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« Le manque d’ambition côté français n’a pas empêché l’essor de la filière qui s’est développée à l’export, note Carole Mathieu, du Centre énergie et climat de l’Institut français des relations internationales. Aujourd’hui, les acteurs français sont pleinement dans la course : la compétition est forte, mais le marché est tellement porteur qu’ils vont en bénéficier. »
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