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La militarisation de l'Arctique est-elle inéluctable ?

Interventions médiatiques |

cité par Alain Barluet, Slim Allagui et Nicolas Barotte dans

  Le Figaro
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DÉCRYPTAGE - La Russie, les États-Unis et d’autres pays avancent leurs pions, alors que la fonte des glaces donne accès à de nouvelles ressources énergétiques.

Contenu intervention médiatique

Littéralement, la première rencontre entre le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, s’est déroulée dans une ambiance polaire. Les deux diplomates se sont entretenus mercredi soir en marge de la réunion du Conseil de l’Arctique à Reykjavik, en Islande. Ce forum multilatéral réunit les huit pays riverains de l’Arctique (Islande, Danemark, Norvège, Finlande, Suède, Canada, États-Unis et Russie), des représentants des peuples autochtones et des pays observateurs dont plusieurs États européens, notamment la France, et même la Chine, qui se définit depuis 2013 comme «un pays proche de l’Arctique».

Florian Vidal, chercheur à l'ifri et spécialiste de l'Arctique, estime :

Pour des raisons économiques, la Russie ou la Norvège n’ont pas intérêt à faire de cette région une zone de tension. Pendant la guerre froide, les tensions y étaient plus fortes entre les États-Unis et l’URSS.

Le climat s’est cependant dégradé. Depuis l’invasion de la Crimée en 2014, Moscou ne participe plus aux réunions de l’ASFR, un organisme de dialogue sur la sécurité (le sujet n’est pas dans les attributions du Conseil de l’Arctique).

Ces dernières années la Russie n'a cessé d'accroître son dispositif militaire dans l'Arctique, rouvrant ou modernisant des bases et des aérodromes abandonnés depuis l'époque soviétiques et déployant ses systèmes de défense anti-aérienne S-400. L'autre pilier du développement économique de l'Arctique, l'extraction des matières premières (pétrole, gaz, charbon - à rebours d'une trajectoire "décarbonée"...) peut aussi être fragilisé par un "ennemie invisible", le dégel du pergélisol - 60% de ces territoires septentrionaux.

D’autant plus que, comme le souligne une note récente de l’Institut français des relations internationales (Ifri),

Moscou fait face à des difficultés critiques dans la gouvernance de ces régions éloignées,

ainsi que l’a montré la gestion calamiteuse de la pollution industrielle des cours d’eau survenue à Norilsk en 2020.

 

> Retrouver l'intégralité de l'article dans Le Figaro

 

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Florian VIDAL

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Ancien chercheur associé, Centre Russie/Eurasie de l'Ifri