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La guerre en Ukraine ravive la crise gazière dans l’Union européenne

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cité par Adrien Pécout dans

  Le Monde
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Jusque-là, la Russie a livré près de 40 % du gaz consommé par les Vingt-Sept. Loin devant les autres fournisseurs, la Norvège, l’Algérie ou les Etats-Unis. Le scénario d’une suppression totale des livraisons russes paraît peu plausible.

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L’attaque de l’armée russe contre l’Ukraine, jeudi 24 février, laisse augurer de sérieuses tensions sur les marchés de l’énergie. Pour la première fois depuis 2014, le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars (89,20 euros environ). Jusqu’à 105 dollars dans la matinée, soit + 8,8 % par rapport au mercredi 23 février pour le brent de la mer du Nord.

Mais l’approvisionnement en gaz inquiète encore davantage, de même que la dépendance de l’Europe aux livraisons russes. Sur le marché néerlandais, référence continentale, le prix du mégawattheure bondissait de 40 %, dans le même temps, jusqu’à 125 euros, sachant que la reprise de l’activité économique affole déjà les prix depuis l’été 2021.

Lors des six dernières années, la Russie a livré « près de 40 % » du gaz consommé par les pays de l’Union européenne (UE), selon les données compilées par le cercle de réflexion Bruegel. Loin devant les autres fournisseurs, Norvège, Algérie ou Etats-Unis. Faut-il désormais s’attendre à un tel pourcentage en moins, soit à cause de sanctions européennes, soit à cause d’une rétention russe ?

« Maintenir cette réputation de partenaire contractuel fiable »

Dès mardi 22 février, Berlin suspendait l’autorisation de mise en service du gazoduc Nord Stream 2. Ce long tuyau aurait permis aux Russes de doubler leurs capacités d’échanges avec l’Allemagne sous la mer Baltique – et donc de contourner encore plus aisément le gazoduc Brotherhood (« fraternité ») passant par l’Ukraine.

Pour autant, le scénario d’une suppression totale des livraisons russes en Europe paraît peu plausible. Au regard de leur production déclinante, notamment aux Pays-Bas, et du peu de volumes disponibles par ailleurs, les Etats de l’UE ne seraient pas en mesure de procéder à une substitution intégrale. Quant à la Russie et à la société Gazprom, renoncer aux contrats de long terme impliquerait pour elles de se priver d’une rente considérable. « [Vladimir] Poutine veut maintenir cette réputation de partenaire contractuel fiable pour l’Europe, pas pour l’Ukraine, mais pour l’UE », suppose Yuriy Vitrenko, PDG du groupe Naftogaz, compagnie nationale ukrainienne, à propos du président russe.

La Russie peut déjà, cependant, fortement restreindre le volume sur le marché « spot ». Celui du jour au lendemain. Au mois de janvier, les livraisons russes par gazoduc à destination de l’UE sont ainsi déjà descendues à environ 8 milliards de mètres cubes (m3), indique Thierry Bros, professeur à Sciences Po Paris ; bien en deçà des 13 milliards de m3 habituels. De ce point de vue, « la Russie utilise le gaz comme une arme au lieu de l’utiliser comme une marchandise », estime M. Vitrenko. Le patron de l’entreprise pétrogazière TotalEnergies, Patrick Pouyanné, cité par l’AFP, se dit « convaincu » du contraire.

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Faute de nouvelles livraisons, les pays européens peuvent aussi puiser dans leurs stocks existants – et parfois déjà approvisionnés par la Russie. 

« Sauf que Gazprom, qui détient des capacités importantes en Allemagne, notamment, les a très peu remplis au cours de 2021 », nuance Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du centre énergie & climat de l’Institut français des relations internationales (IFRI).

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 > Lire l'intégralité de l'article sur le site du journal Le Monde

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Marc-Antoine EYL-MAZZEGA

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Directeur du Centre énergie et climat de l'Ifri

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