La difficile intégration économique des Balkans occidentaux
Outre les questions politiques et sécuritaires, le sommet entre l’Union européenne et ces six pays, mercredi 13 décembre, abordera le soutien à leur croissance et au marché régional.
Ce jour-là, l’absence d’Aleksandar Vucic n’a pas manqué d’alimenter les tensions. Le 16 octobre, le président serbe a en effet préféré rater le sommet tenu entre l’Union européenne (UE) et les Balkans occidentaux en Albanie pour se rendre à Pékin, afin de signer un accord commercial avec la Chine. Un choix qui en dit long sur la complexité des relations entre les Européens et cette région déchirée par les différends politiques – et où la Chine, comme la Russie, a une influence certaine.
Ces questions seront au cœur du nouveau sommet organisé entre les deux parties, mercredi 13 décembre, à Bruxelles. « Le but est autant de confirmer notre engagement auprès de la région que de renforcer leur économie », résume un diplomate européen. En novembre, la Commission avait proposé un « plan de croissance » à ces six pays (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie), censé leur offrir certains avantages, comme la libre circulation des biens et des personnes, avant leur adhésion formelle à l’UE, dont la perspective est encore lointaine.
Dans le détail, ils se verront accorder 6 milliards d’euros d’aides entre 2024 et 2027, à condition d’appliquer des réformes et de développer le marché régional commun.
« Celui-ci pourrait à la fois pacifier les relations, attirer les investisseurs et favoriser la convergence avec l’UE », analyse Florent Marciacq, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales.
La Chine, deuxième investisseur de la région
Or certains des dirigeants politiques locaux y sont réticents, « et bâtir un marché commun entre ces économies peu complémentaires n’a rien d’évident », explique Jean-Arnault Dérens, historien et rédacteur en chef du Courrier des Balkans. « Il existe entre elles d’importantes barrières non tarifaires : procédures complexes, longs délais d’attente aux frontières, boycotts politiquement influencés – par exemple par le Kosovo sur les produits serbes en 2018 et 2023 », ajoute Peter Tabak, spécialiste du sujet à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.
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