La Corée du Sud et le Japon agitent l’échiquier asiatique
Ces derniers jours, pénurie de bière japonaise à Séoul. Peu de touristes coréens à Tokyo. Les exportations diminuent d’un côté et de l’autre. La Corée de Sud a effacé le Japon de sa liste blanche de partenaires commerciaux préférentiels, comme l’avait fait le pays voisin il y a deux mois. Les différends d’origine historique et d’autres désaccords entre ces deux partenaires ont conduit les relations bilatérales en leur point le plus bas depuis des décennies. Sans dénouement de cette dispute en vue, les conséquences économiques et de sécurité menacent.
- Le Japon évoque une « lassitude vis-à-vis de la Corée du Sud ». « Ils considèrent que Séoul ne fait pas les efforts suffisants pour passer outre les disputes historiques et aller de l’avant », explique Céline Pajon, chercheuse à l’Ifri.
- En août, la Corée du Sud a annoncé qu’elle ne renouvellera pas son accord de partage de renseignements militaires de 2016 avec le Japon, « un geste politique très fort de protestation et de méfiance envers Tokyo », estime Pajon. La fin du Gsomia, note l’experte, « ne sape pas la base de la coopération de sécurité, étant donné que cet accord n’a jamais été appliqué de façon optimale. De plus, les deux pays maintiennent un accord pour échanger des informations au travers de leur allié américain ». En revanche, elle souligne que « l’éloignement entre le Japon et la Corée du Sud pourrait être interprétée comme le début d’une dynamique plus ample de découplage dans la région, qui voit Séoul se rapprocher de plus en plus de Pékin ».
- S’ajoutant aux préoccupations liées à l’état de la relation bilatérale, « l’absence de volonté politique de la part des Etats-Unis pour jouer le rôle de médiateur » inquiète. « Trump ne s’intéresse pas à la gestion de cette alliance, et si personne d’autre dans l’administration américaine n’est prêt à intervenir pour raisonner les deux parties, il est probable que la relation demeure pleine de ressentiments », note Pajon.
L'article complet est disponible sur le site d'El Pais (en espagnol).
Média
Partager