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La Chine veut "purifier" le web avant les JO de Pékin

Interventions médiatiques |

interrogé par Nicolas Quénel pour

  Marianne
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Juste avant les Jeux olympiques d’hiver de Pékin, la très puissante administration chinoise du cyberespace s’est engagée dans une campagne de « purification » de l’internet chinois. Objectif : défendre les « bonnes » valeurs de l'Empire du milieu et « endiguer la propagation d’une culture malsaine ».

Contenu intervention médiatique

Ce mardi, l’administration chinoise du cyberespace (ACC) a annoncé le début d’une campagne de « purification » de l’internet chinois. Cette campagne, qui durera un mois, coïncide avec le Nouvel An lunaire, qui durera du 31 janvier au 6 février, mais aussi avec le début des Jeux olympiques de Pékin.

« Difficile de ne pas voir un lien entre le début de cette campagne et les Jeux olympiques » explique Marc Julienne, chercheur sur la Chine à l’IFRI. Si ces « périodes de purges et de censure accrue » ne sont « pas une nouveauté », elles interviennent généralement au moment des grands rendez-vous politiques. Avec la multiplication des crises qui entourent ces jeux de Pékin, comme l’affaire Peng Shuai (la tenniswoman chinoise disparue des radars plusieurs semaines), les Ouïghours et la question du boycott de ces Jeux, il n’est pas étonnant de voir l’Administration chinoise du cyberespace lancer cette campagne.

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Les célébrités dans le viseur

Dans un communiqué, l’ACC précise son objectif qui est de « rectifier le désordre sur internet » et « endiguer la propagation d’une culture malsaine ». Sont visés directement les comportements qui pourraient être considérés comme mettant en valeur un style de vie luxueux, encourageant le culte de l’argent ou même la superstition. L’administration indique également dans son communiqué qu’elle entend sévir contre « les rumeurs » en ligne et empêcher les célébrités « illégales et immorales » d’orchestrer leur retour.

Une campagne de purification qui s’inscrit aussi dans un « contexte plus global de reprise en main du numérique, qui s’inscrit lui-même dans un resserrement idéologique de la ligne du Parti depuis 2017 » explique Marc Julienne.

Depuis l’été dernier, Pékin a lancé une campagne de répression de l’industrie chinoise du divertissement en visant particulièrement la culture « chaotique » des fans de célébrités. Une répression qui s’est étendue et vise à éradiquer les contenus jugés « malsains » supprimer notamment des écrans les célébrités au style jugé efféminé tout incitant l’affichage d’une « culture patriotique ».

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Athlètes sous surveillance

Pour Marc Julienne, ce nouvel épisode met en avant le « paradoxe » auquel est confronté l’État chinois. D’un côté, la Chine aspire au rayonnement en faisant émerger des talents, que ce soit dans le cinéma la musique ou le sport mais craint en même temps que ces personnalités à l’influence grandissante finissent par éclipser l’aura du Parti communiste chinois.

Pire, elles pourraient, comme dans l’affaire Peng Shuai, finir par se retourner contre le Parti. Une crainte qui pousse la Chine sur la pente de plus en plus glissante de mesures autoritaires, quitte à occasionner de profonds dégâts d’image et nuire au rayonnement auquel elle aspire.

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>> Retrouver l'article en intégralité sur le site de Marianne.

 

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Marc JULIENNE

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Directeur du Centre Asie de l'Ifri
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