La Chine a effectué, dans la nuit du mardi 24 au mercredi 25 septembre, un tir de missile balistique intercontinental dans le Pacifique, considéré comme une première depuis plusieurs dizaines d’années. Ce missile, qui n’emportait qu’une ogive factice – comme c’est l’usage dans ce type d’exercice –, a été lancé de l’île de Hainan, tout au sud de la Chine. Il a survolé le Japon avant de s’écraser en mer, 11 700 kilomètres plus loin, non loin de la Polynésie française. Selon les médias chinois, il s’agirait d’un Dongfeng-31.

Même si ce n’est pas la première fois que Pékin procède à des essais de ce type, « d’habitude, la Chine les mène sur son propre territoire, car elle a de la place » , souligne Héloïse Fayet, chercheuse à l’Institut français des relations internationales (IFRI). Le Japon s’est indigné de ne pas avoir été « prévenu ». 

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« C’est un message envoyé à Washington , estime pour sa part Marc Julienne, directeur du Centre Asie de l’IFRI, alors que le missile testé est passé non loin de l’île de Guam. Ce tir permet de démontrer aux compétiteurs de la Chine que sa force de missiles est pleinement opérationnelle et crédible, tout comme ses capacités de dissuasion nucléaire. » Avec son arsenal actuel, la Chine peut déjà atteindre le territoire des Etats-Unis et des cibles situées dans l’Indo-Pacifique.

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Dans ce contexte, le tir de missile rendu public par la Chine peut aussi être considéré comme un moyen pour Pékin de gagner en respectabilité en jouant le jeu d’une forme de transparence. « Cet essai peut être lu comme une démonstration de force, mais c’est aussi un signe de responsabilité de la Chine, qui veut montrer qu’elle peut fournir les mêmes efforts de transparence que les Américains, les Russes, les Britanniques ou les Français en communiquant ouvertement sur ses tirs » , reprend Héloïse Fayet.

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