C’est un appel qui peut sembler bien vain, celui formulé par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Bien vain eu égard au déchainement de violence, sans limite, auquel le monde assiste depuis une semaine. Massacres et prises d’otages perpétrés par le Hamas, qualifiés d’actes de terrorisme, de crimes contre l’humanité. Siège total de la bande de Gaza par l’armée israélienne, assimilé à une punition collective sans discernement pour les civils. « La guerre a aussi ses normes et sa morale. Toutes les parties sont tenues de s’y conformer » rappelle pourtant le président turc Recep Tayip Erdogan. « Il faut qu’il y ait un minimum d’humanité dans la folie de la guerre  » ajoute le président brésilien Lula, dont le pays assure ce mois-ci la présidence tournante du conseil de sécurité de l’ONU.

Mais de normes, de morale et d’humanité, il n’en est guère question ces jours-ci. Les règles de la guerre et le droit international humanitaire sont clairement bafoués. Face à un tel constat, comment remettre des limites ? L’ONU a visiblement failli dans sa mission d’être le gendarme du monde. Ce rôle, dévolu pendant un temps aux Etats-Unis, n’est plus d’actualité. La justice internationale et son organe suprême, la CPI, semblent bien impuissants à jouer la carte de la dissuasion. Comme l’écrit Sylvie Kauffmann cette semaine dans Le Monde, « l’effondrement du système international fondé sur des règles s’est opéré sous nos yeux, laissant libre cours à l’expression désinhibée de la haine et du désir de vengeance ». Une phrase qui vaut pour le conflit israélo-palestinien comme pour les autres guerres du moment.

Assiste t-on à une folie meurtrière sans limites ? La justice internationale est-elle encore opérationnelle ?

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