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Inégalités économiques et populisme aux États-Unis

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chronique parue dans "Réforme"

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Des économistes américains appellent à se préoccuper des plus pauvres parmi leurs concitoyens, oubliés  de Trump.

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Dans les années 1980, Ronald Reagan avait engagé une révolution libérale, orientant l’économie dans le sens d’un repli de l’État et des services publics, de réformes fiscales favorables aux très riches et d’une dérégulation généralisée. Contrairement aux promesses des économistes de l’école de Chicago, cette évolution n’a pas produit un ruissellement de la prospérité sur l’ensemble de la population. Au contraire, les inégalités se sont aggravées.
 
C’est pourquoi des économistes « populistes » défendent aujourd’hui une autre politique économique. Il est pour eux vital de revenir sur l’accroissement des inégalités sociales pour rétablir le « contrat social américain », qui permet aux classes moyennes d’espérer une ascension sociale pour leurs enfants. Venus de la gauche, derrière Bernie Sanders, mais aussi de la droite, comme certains idéologues proches de Trump, ces économistes développent un programme ambitieux autour d’une nouvelle fiscalité pesant plus sur les très riches et moins sur les ménages modestes ; de la fin d’un libre-échange destructeur pour les cols bleus ; d’un vaste projet de remise à niveau des infrastructures ; le tout accompagné d’une batterie de mesures facilitant l’accès à l’éducation supérieure, à la santé et à la propriété. La difficulté pour ces économistes va consister à se structurer politiquement dans un pays qui fonctionne sur le modèle du bipartisme. Ils sont en effet minoritaires aussi bien chez les démocrates que chez les républicains.
 
Faut-il s’inspirer d’eux pour dénoncer un libéralisme sauvage en France ? Notre pays semble loin du compte. Comparé aux États-Unis, il conserve des infrastructures et des services publics très performants. Les classes moyennes bénéficient d’un système redistributif puissant.
 
L’indice de Gini, qui mesure les inégalités économiques (où zéro représente une égalité parfaite et 100 une inégalité absolue), en est la preuve. Selon les calculs de l’OCDE, cet indice était de 29,5 pour la France en 2015, dans la moyenne des pays démocratiques, et de 39,1 pour les États-Unis en 2016, le plus élevé parmi ces mêmes pays.
 
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Laurence NARDON

Laurence NARDON

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Responsable du Programme Amériques de l'Ifri