Immobilier, exportations, croissance: l’inquiétant essoufflement du dragon chinois
Crise immobilière, ralentissement de la consommation, baisse des exportations… Les signaux négatifs se multiplient depuis des mois.
Avec sa végétation tropicale au balcon, le siège de Country Garden, à Foshan, a des allures de jardins suspendus, longtemps un symbole de la prospérité insolente du Guangdong, la province méridionale de Chine, épicentre de l’«usine du monde». Ses gratte-ciel «verts» sont aujourd’hui le théâtre d’une nouvelle crise ébranlant un peu plus la confiance des investisseurs en l’avenir du géant asiatique, en pleine escalade des tensions géopolitiques avec les États-Unis. Le promoteur immobilier a annoncé mercredi des pertes de 49 milliards de yuans (6,7 milliards de dollars), confirmant la gravité du mal qui ronge ce secteur névralgique de la deuxième économie mondiale.
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Un malheur arrive rarement seul. La reprise chinoise est victime d’un mauvais timing à l’échelle planétaire. Les difficultés structurelles du géant manufacturier sont aggravées par la faiblesse de la demande mondiale, plombée par les multiples crises géopolitiques, dont la guerre en Ukraine. Les exportations chinoises ont chuté de 14,5 % en juillet, enregistrant leur plus forte baisse en trois ans. Dans le delta de la rivière des Perles, les usines tournent en sous-régime faute de commandes venues de l’étranger et à cause de la timidité de la demande intérieure.
Ce mauvais alignement des astres accentue la pression sur le président Xi Jinping, champion d'une renaissance nationale décomplexée, qui démarre un troisième mandat délicat.
"Les deux moteurs de croissance qu'étaient l'immobilier et les exportations sont à l'arrêt, et la consommation intérieure qui devait prendre le relais n'est pas au rendez-vous", constate Marc Julienne, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri).
L'indice des prix est même tombé en territoire négatif, à -0.3% en juillet. Un signal fort de la frilosité des consommateurs qui reviennent, certes, dans les restaurants mais rechignent à engager des dépenses plus durables.
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>> Article à retrouver dans son intégralité dans les pages et sur le site internet du Figaro.
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