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Guerre en Ukraine : Quelle stratégie militaire derrière les référendums dans les régions occupées par la Russie ?

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citée par Cécile De Sèze pour

  20 Minutes
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  • Le Kremlin a annoncé la tenue de référendums d’annexion des territoires ukrainiens occupés par les Russes du 23 au 27 septembre.
  • Alors qu’ils étaient prévus pour le mois de novembre, ces scrutins qualifiés de « parodie » par Emmanuel Macron et organisés dans l’urgence marquent un tournant dans le conflit qui oppose Moscou à Kiev.
  • Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie/NEI à l’Ifri, Michel Goya, ancien colonel des troupes de marine, historien et stratégiste et Cédric Mas, historien militaire, observateur du conflit et président de l’institut Action Résilience, décryptent pour « 20 Minutes » la stratégie militaire qui se cache derrière ces scrutins.
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Du 23 au 27 septembre, les habitants de ces régions perdues par Kiev sont appelés aux urnes pour dire ou non leur envie d’être rattachés à la Russie.

Les résultats de ces votes « organisés à la hâte, ni justes ni équitables, auxquels les médias et les partis politiques ukrainiens ne peuvent pas participer et pour lesquels les observateurs internationaux viennent des partis européens de l’extrême-droite complaisante » sont connus d’avance, commente Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie/NEI à l’Ifri (Institut français des relations internationales), contactée par 20 Minutes.

Ces référendums ont en effet été qualifiés de « parodie », de « fictifs » ou encore de « simulacres » par différents chefs d’Etat, parmi lesquels Emmanuel Macron.

[Sur l'utilisation éventuelle de l'arme atomique,] Tatiana Kastouéva-Jean pointe, en outre, deux « courants » sur la question parmi les experts : ceux qui croient que la Russie n’a aucun intérêt à le faire, que ce n’est que du bluff pour faire reculer les Occidentaux, que cela la mettrait au ban des nations et la priverait même de soutien des pays neutres comme la Chine ou l’Inde. A l’opposé, d’autres estiment « qu’à partir du moment où Vladimir Poutine s’est engouffré dans cette guerre, il ne peut pas la perdre, car il y risque tout, y compris son pouvoir et sa propre survie et il est capable de franchir le pas ». Ce pas se traduirait alors probablement par une attaque nucléaire tactique « avec une frappe, par exemple, de l’île des Serpents ou un autre endroit dépeuplé en signe d’avertissement ». « Rien n’est automatique, mais je vois que tous les ingrédients de ce type d’escalade sont là, sur la table - seront-ils mélangés dans un explosif ? Le risque n’est pas nul », ajoute Tatiana Kastouéva-Jean.

« La stratégie, c’est de mettre l’adversaire devant le fait accompli et de le stopper en laissant planer une menace forte. Je doute que cela puisse arrêter des Ukrainiens, mais la grande question est l’attitude des Occidentaux. Vont-ils continuer l’aide militaire à l’Ukraine si celle-ci s’attaque aux territoires que la Russie considérera comme les siens ? C’est là-dessus que compte Vladimir Poutine », insiste Tatiana Kastouéva-Jean.

« Vladimir Poutine est pressé d’organiser les référendums pour faire une démonstration de résultat tangible, une prise de territoires, à l’opinion publique russe qui s’interrogeait devant le succès de l’offensive ukrainienne », confirme Tatiana Kastouéva-Jean.

[...] Or, dans les oblasts de Lougansk, Donetsk, Kherson ou Zaporojie, une partie de la population a fui ces territoires que la Russie ne contrôle même pas entièrement.

« C’est donc pire que la Crimée », tranche Tatiana Kastouéva-Jean.

> Article disponible sur le site de 20 Minutes

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Tatiana KASTOUÉVA-JEAN

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Directrice du Centre Russie/Eurasie de l'Ifri

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