Guerre en Ukraine : pourquoi la Russie perd tant de hauts gradés sur le front ?
Problèmes de communication, unités dépendantes de leurs supérieurs... Plusieurs raisons pourraient expliquer pourquoi le bilan est si lourd chez les haut-gradés.
Un mois après le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie ne semble toujours pas sortie d’affaire. Sur le terrain, l’armée de Moscou a perdu plusieurs de ses généraux et de nombreux autres officiers, ce qui risque d’affecter grandement les opérations - et montre à quel point l’art de la guerre à la russe diffère de celui des Occidentaux.
Dans une guerre où même les chiffres des morts dans chaque camp ont un intérêt stratégique, il est difficile de déterminer précisément les circonstances ou le nombre de décès de ces hauts gradés militaires. Lundi, une source diplomatique citée dans le magazine spécialisé Foreign Policy, comptait au moins cinq généraux russes tués ces quatre dernières semaines.
L’Ukraine, elle, compte sept décès de généraux : le major général Vitaly Gerasimov (déjà impliqué dans la Seconde guerre de Tchétchénie, en Syrie et en Crimée), le major général Andreï Kolesnikov, le major général Andreï Soukhovetsky (passé par la guerre en Géorgie), le major général Oleg Mityaev, le lieutenant général Andreï Mordvichev, ainsi que le général tchétchène Magomed Tushaev, dont la mort a été contestée plusieurs fois par les autorités tchétchènes.
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Des supérieurs trop présents
La présence de ces chefs haut placés aussi près du terrain pose en effet question. Cette organisation est trop centralisée, jugent plusieurs analystes. « Leur niveau de gestion en petites unités n’est pas très bon, c’est la raison pour laquelle on voit des officiers généraux très à l’avant sur le terrain. L’armée dépend très grandement de ses supérieurs qui contrôlent tout depuis le front, parce qu’ils n’ont pas de corps de sous-officiers qui sont sources d’initiatives », développe le colonel John Barranco, ancien des Marines et membre du think tank Atlantic Council, auprès du Wall Street Journal.
« Il y a trop de colonels, pas assez de caporaux. À l’Ouest, les tâches qui demandent une résolution à des niveaux plus bas doivent passer par toute la chaîne de commande », abonde un diplomate basé à Moscou à Reuters.
- Elie Tenenbaum, chercheur de l’Institut français des relations internationales (IFRI), estime pour sa part que la présence sur le terrain de gradés de ce niveau témoigne de ce que Moscou « demande aux généraux d’être en tête de leurs troupes et de prendre des risques » pour compenser une situation morale difficile des troupes.
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> Lire l'intégralité de l'article sur le site du Parisien.
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