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Guerre en Ukraine : la Chine peut-elle sortir de sa neutralité et apporter une aide militaire à la Russie ?

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cité par Marion Canu dans

  Le Parisien
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Les États-Unis affirment que les autorités chinoises réfléchiraient à apporter une aide militaire à la Russie. En France, la ministre des Affaires étrangères temporise, bien que certaines sociétés chinoises aient été placées sous surveillance.

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Les forces armées russes pourraient-elles prochainement bénéficier de l’aide matériel de la Chine ? C’est en tout cas ce qu’a avancé dimanche Antony Blinken, sur la chaîne CBS. « Nous
avons parlé de la guerre menée par la Russie et des inquiétudes que nous avons quant au fait que la Chine envisage de fournir un soutien létal à la Russie », a affirmé le secrétaire d’État américain, évoquant une discussion avec son homologue chinois Wang Yi, présent vendredi dernier à Munich à l’occasion de la Conférence sur la sécurité.

Une crainte rapidement partagée par l’Otan. « Nous sommes également de plus en plus inquiets », a alerté Jens Stoltenberg, son secrétaire général, mardi à Bruxelles. Jusqu’ici, la Chine a revendiqué sa neutralité et sa non-implication dans l’invasion russe. « Depuis le début du conflit, le discours de Pékin est extrêmement constant, observe Marc Julienne, chercheur en charge de la Chine à l’Ifri. Il reste ambigu car si elle se présente comme neutre, la Chine apporte en réalité un soutien politique à la Russie mais en aucun cas un soutien militaire ».

Un revers diplomatique peu probable

Difficile d’imaginer que la Chine se précipite finalement dans ce conflit. « Ce serait un changement considérable, non pas tant dans la politique chinoise vis-à-vis de l’Ukraine, mais dans sa politique internationale vis-à-vis des pays occidentaux, observe Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique ». « Sans être impossible, cela serait très surprenant que la Chine renverse sa stratégie diplomatique, confirme Marc Julienne. Jusqu’à présent, elle préserve ses intérêts en restant à distance du conflit. C’est une guerre qui est loin de son territoire, et surtout qui n’est pas la sienne ».

Sans se montrer alarmantes, les autorités françaises semblent malgré tout prendre au sérieux les allégations de la Maison Blanche, qui a promis de fournir davantage d’éléments dans les prochains jours. « Il y a des sociétés privées chinoises dont nous regardons l’activité de près », a glissé Catherine Colonna, ce mardi 21 février sur le plateau de C à vous sur France 5,  sans donner davantage de précisions. Seule indication : ces sociétés ne se trouvent « pas forcément sur le terrain » du conflit.

La ministre des Affaires étrangères a également assuré avoir longuement échangé avec Wang Yi, en visite à Paris le 15 février dernier. « Nous avons parlé de notre souhait que la Chine ne prête pas main-forte à la Russie (…), nous en parlons tout à fait clairement », a-t-elle confirmé.

« Les États-Unis ne retiendront pas leurs coups »

En s’impliquant dans le conflit russo-ukrainien, la Chine s’exposerait à coup sûr à de vives représailles de la part des Occidentaux. « Les États-Unis ne retiendront pas leurs coups en matière de sanctions, abonde Marc Julienne. Intervenir, ce serait se tirer une balle dans le pied, alors que l’économie chinoise est encore à la peine, malgré la sortie de la politique du zéro Covid».

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>> Retrouver l'article en intégralité sur le site Le Parisien

 

 

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Marc JULIENNE

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Directeur du Centre Asie de l'Ifri
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