Guerre des ego, agents infiltrés… Enquête sur les opposants de Poutine en exil
Eparpillés en Occident, les exilés russes tentent de s’unir malgré des luttes internes et un manque de moyens d’action pour influencer le pays de l’intérieur.
C’est que la vie des opposants russes n’est pas un long fleuve tranquille. Au contraire. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les différents protagonistes sont dispersés aux quatre coins du monde (Royaume-Uni, Allemagne, France, Israël, Etats-Unis…). Sans réels moyens et contraints de mener leur combat depuis l’étranger, ils tentent néanmoins de s’unir dans l’espoir d’influer le cours de l’Histoire. Mais sans succès convaincant, hormis, peut-être, leur "déclaration des forces démocratiques russes". Signée en avril dernier à Berlin par 28 associations antiguerre et soutenue par 102 personnalités russes (mais pas par Navalny), elle prône la victoire de l’Ukraine, la restitution de tous ses territoires occupés – Crimée incluse – et la condamnation du régime de Poutine. Les signataires se réunissent régulièrement en visio sur Zoom ou lors de conférences dans les capitales européennes.
"Malgré leur accord sur ces grands principes, il y a entre eux des rivalités, pointe Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du centre Russie-Eurasie de l’Institut français des relations internationales. Elles sont liées tant aux ambitions personnelles et à la compétition pour les financements et soutiens occidentaux qu’aux projets politiques pour la Russie d’après Poutine." De fait, plusieurs comptent retourner un jour en Russie pour y faire de la politique, à commencer par Maxim Katz, "un opportuniste qui, sur Internet, dit tout et son contraire", selon certains.
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Pour remédier à ce doute existentiel, l’aile radicale de l’opposition en exil préconise l’action directe, à l’instar de Mark Feygin et d’Ilya Ponomarev. Le premier est un ancien avocat de prisonniers politiques, aujourd’hui youtubeur installé à Paris et qui se rend régulièrement sur la ligne de front en Ukraine. Le second est un "ultra" qui appelle à la guerre civile dans toute la Russie. "En réalité, les avis divergent surtout sur le mode opératoire", résume Tatiana Kastouéva-Jean. Un autre sujet de mésentente est toutefois en train de s’imposer, la guerre entre Israël et le Hamas. "Elle divise beaucoup l’opposition, reprend le journaliste Fédor Krasheninnikov. Certains soutiennent Israël, d’autres défendent la Palestine."
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