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Gazprom, un "État dans l'État" au cœur du régime installé par le président de la Russie dès son arrivée au pouvoir

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cité par Alain Barluet dans

  Le Figaro
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Le gaz, ou plus exactement Gazprom, groupe tentaculaire employant plus de 400 000 personnes et qui, au-delà de son "coeur de métier" étend ses activités protéiformes de l'industrie au sport, du pétrole à la banque et aux médias. Un véritable "État dans l'État", dont Vladimir Poutine, sitôt nommé premier ministre par Boris Eltsine, en aôut 1999, a entrepris de faire la clé de voûte de son pouvoir.

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Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du centre Énergie et Climat de l'Institut français des relations internationales (ifri) explique :

Compte tenu des températures hivernales, le gaz est vital en Russies pour le chauffage domestique. Il est aussi vital pour la production d'électricité puisque 50% de la production d'électricité en dépend. Tout dirigeant russe doit d'abord s'assurer que la fourniture de gaz à la population n'est pas entravée.

Qaund Poutine arrive au pouvoir, ajoute Marc-Antoine Eyl-Mazzega,

Il constate que Gazprom est en train d'être cannibalisée par ses dirigeants, leur entourage professionel et famililal. Sous le patronage du dirigeant d'alors, cette cannibalisation était très avancée avec une double menace. D'abord que Gazprom ne puisse plus réaliser sa fonction principale - maintenir toutes ses infrastructures à flot et investir pour garantir la sécurité des approvisionnements. Deuxième menace: des moindres revenus fiscaux pour l'État russe mais aussi la menace que d'autres s'enrichissent rapidement et prennent du poids politique.

Le président russe demande au chancelier allemand son appui pour monter un consortium gazier avec Ruhrgas, numéro un du gaz allemand - pour s'assurer le contrôle et la maintenance des gazoducs ukrainiens. Marc-Antoine Eyl-Mazzaga affirme :

Pour Poutine, l'enjeu principal est d'instrumentaliser les Allemands pour mettre au pas les Ukrainiens.

Habilement, Koutchma fait voter par le Parlement ukrainien des mesures qui rendent le projet impossible. L'expert de l'Ifri estime alors que :

Ce jour-là Koutchma a gagné quinze ans de répit - c'est le temps que les Russes mettront pour construire une alternative qui réduise sensiblement les volumes en transit par l'Ukraine.

L'expert ajoute :

Poutine aura été, entre 2005 et 2015, le grand instigateur des politiques européennes de l'énergie en réaction à la stratégie du Kremlin. Mais, il aura échoué à transformer le monopole qu'avait Gazprom dans un grand nombre de pays européens en influence russe réelle et durable - au-delà des avantages de court terme - en provoquant de la concurrence et de l'intégration des marchés.

 

[...]

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Marc-Antoine EYL-MAZZEGA

Intitulé du poste

Directeur du Centre énergie et climat de l'Ifri