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États-Unis : Donald Trump, le Mexique et l’Alena

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chronique parue dans "Réforme"

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Branle-bas de combat entre les trois pays adhérents de l’Accord de libre-échange nord-américain : les États-Unis, le Mexique et le Canada.

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Donald Trump
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Donald Trump est partisan d’une remise en cause du libre-échange. Présentée depuis 1945 comme un modèle idéal, l’ouverture économique des frontières a en effet entraîné la délocalisation de la production automobile, textile, etc., dans les pays à bas salaire. Renforcée par la robotisation des chaînes de production, cette évolution a privé d’emplois la classe ouvrière des États-Unis. Le président Trump et son homologue mexicain Enrique Peña Nieto ont annoncé lundi la conclusion d’un accord bilatéral de révision de l’Alena, l’Accord de libre-échange nord-américain conclu en 1994 entre les États-Unis, le Mexique et le Canada (les négociations avec Ottawa se poursuivent). Laissant en place le principe d’absence de droits de douane pour les entreprises, le texte modifie les règles concernant le numérique, l’automobile et l’agriculture afin d’encourager le retour de la production aux États-Unis.

Pour l’automobile, par exemple, le nouvel accord exige que 75 % de la valeur des voitures soit fabriqué en Amérique du Nord, contre 62,5 % auparavant. L’acier, l’aluminium et les pièces devront être locaux. 40 à 45 % de la voiture devra être fabriqué par des employés gagnant au moins 16 dollars de l’heure. Cette dernière condition va favoriser les usines états-uniennes par rapport aux mexicaines. Elle réjouit les syndicats de la région des Grands Lacs.

Les modifications contiennent donc quelques bonnes nouvelles pour les électeurs de Trump et confirment le positionnement « populiste de gauche » de ce dernier. Elles montrent aussi la voie d’un libre-échange plus acceptable pour les classes moyennes. Reste à voir comment elles pourront s’appliquer compte tenu de l’imbrication des chaînes de production entre les trois pays et leurs sous-traitants étrangers, et si une éventuelle ratification sans le Canada est juridiquement possible.

Au-delà de l’Alena, certains pays, comme la Chine, bénéficient de règles plus souples en matière de droit du travail et d’environnement. Ils ont souvent enfreint les règles de la propriété intellectuelle. Corriger ces abus serait un autre moyen de rendre le libre-échange moins destructeur pour nos pays.

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Laurence NARDON

Laurence NARDON

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Responsable du Programme Amériques de l'Ifri