Entre la Russie et la Biélorussie, le « serpent de mer » d’une fusion
Alexandre Loukachenko et Vladimir Poutine se sont retrouvés mercredi et jeudi pour des discussions autour de l’union de leurs deux pays au sein d’une entité confédérale. Un « serpent de mer » depuis la fin de l’URSS en 1991.
Un projet de longue date…
Ce projet de fusion n’est en réalité pas une nouveauté. En 1999 déjà, les deux pays ont signé un traité qui prévoyait une fusion des deux pays au sein d’une entité confédérale, avec une intégration commerciale, douanière, monétaire ou encore militaire, tout en respectant les identités et institutions locales.
« C’est un serpent de mer depuis la chute de l’URSS. C’est un projet d’union qui existe sur le papier, et en partie en réalité sur des questions de visas ou de quotas d’étudiants par exemple, mais qui n’est jamais allé au bout », explique Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie/Eurasie à l’Institut français des relations internationales (Ifri).
… qui s’est accéléré ces dernières années
Depuis, la souveraineté biélorusse s’est vue largement amputée par la Russie. [...] Fin mars, Vladimir Poutine annonce le déploiement d’armes nucléaires « tactiques » sur le sol biélorusse, sans laisser le contrôle de ces dernières à Minsk.
« Les préparatifs sont menés tambours battants car c’est un signal fort envoyé aux Occidentaux », note par ailleurs Tatiana Kastouéva-Jean.
L’intérêt de Poutine
« Il y a un intérêt symbolique pour Vladimir Poutine : celui d’affirmer sa maîtrise de l’espace post-soviétique, et géopolitique : absorber le pays qui sert un peu de zone tampon entre l’Otan, l’Occident et le territoire russe, indique Tatiana Kastouéva-Jean. Dans la continuité de la guerre, il est probable qu’il ait en tête ce résultat final : la reconstruction de l’union slave entre ces trois États. » [...]
Néanmoins, la directrice du Centre Russie/Eurasie à l’Institut français des relations internationales (Ifri) s’interroge : « Économiquement ou politiquement, il obtient déjà tout d’Alexandre Loukachenko. A-t-il besoin d’aller plus loin ? »
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