En Chine, Emmanuel Macron est accompagné d’Ursula von der Leyen
Ursula von der Leyen, le « bad cop » d’Emmanuel Macron en Chine ? Ce n’est pas seul que le président de la République arrive à Pékin mercredi 5 avril pour une visite d’État de trois jours durant laquelle il rencontrera son homologue Xi Jinping. Et la présence à ses côtés de la présidente de la Commission européenne est loin d’être anodine.
En conviant cette dernière, Emmanuel Macron démontre encore une fois sa volonté d'inscrire la relation franco-chinoise dans le cadre européen. En 2019, il avait convié Angela Merkel et Jean-Claude Juncker à une rencontre à Paris avec Xi Jinping. Et la même année, c’est accompagné d’un commissaire européen et d’un ministre allemand qu’il s’était rendu à Shanghai.
« L’idée, c’est de montrer une posture collective d’unité, là où la Chine privilégie habituellement les relations bilatérales, parce qu’on est plus forts à 27 », souligne le chercheur Marc Julienne, responsable des activités Chine au Centre Asie de l’Institut français des relations internationales (Ifri).
Cette fois-ci, en faisant le choix d’emmener la présidente de la commission européenne à sa propre visite d’État, le locataire de l’Élysée envoie « un signal fort », juge le chercheur.
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Le « good cop » Macron
Entrera ainsi en scène le « good cop » Macron. Comparé à la présidente de la commission européenne, réputée proche de Washington et que certains imaginent prendre la tête de l’Otan, le chef d’État français fait figure d’interlocuteur privilégié avec Xi Jinping. L’Élysée assume : « le président n’ira pas en Chine pour remettre en cause (ses) lignes rouges », mais avant tout pour renforcer l’ambition française et européenne « en matière d’accès aux marchés et de conditions équitables de concurrence ».
Jouer le duo avec Ursula von der Layen est donc le moyen pour Emmanuel Macron de maintenir sa position stratégique sans faire l’impasse sur les sujets qui fâchent mais en les faisant porter par une autre.
Marc Julienne y voit cependant en risque. Celui de l’effacement en cas d’attitude « trop timorée » de la part du président français.
« Il emmène quelqu’un qui pourrait ruer dans les brancards et retenir l’attention de la presse internationale. Si tout ce qu’il ramène c’est une tentative d’apaiser sur l’Ukraine et quelques contrats, je ne suis pas sûr qu’en termes d’image ce soit très positif », conclut le chercheur.
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