En Chine, disparitions et limogeages à tous les étages
Le pouvoir chinois traverse un curieux trou d’air. Généraux révoqués, officiers poursuivis, ministres limogés, disparus ou sous enquête, l’appareil politico-militaire est soumis à des turbulences répétées ces derniers mois qui suscitent des interrogations et alimentent des rumeurs. Ces vulnérabilités portent un coup au leadership de Xi Jinping, pourtant couronné pour un inédit et historique troisième mandat à la tête du pays lors du XXe congrès du Parti communiste à l’automne. Et elles questionnent sur la stabilité et l’activité diplomatique de la seconde puissance de la planète.
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Est-ce un hasard si cette investigation intervient deux mois après la décapitation du commandement suprême de la Force des fusées, la branche de l’Armée populaire de Chine en charge
de l’arsenal nucléaire et des missiies? Début juillet, le commandant Li Yuchao et deux hauts responsables avaient été démis de leurs fonctions, sous le coup d’une enquête pour violation de la discipline. Là encore, aucune explication officielle n’a été fournie sur ces révocations. Plus que jamais, le parti veille sur l’ordre dans l’armée et exerce son hégémonie. Début juin, l’organe de surveillance du PCC révélait que plus de 39 cadres militaires et politiques avaient été arrêtés depuis le XXe congrès, en 2022.
«Le régime est de plus en plus centralisé, de plus en plus personnalisé, deplusen plus paranoïaque, constate Marc Julienne, chercheur sur la Chine au centre Asie de l’Institut français des relations internationales. II selivre à despurges sansflnau nom de la lutte contre la corruption.»
En juillet, le ministre des Affaires étrangères, Qin Gang, pourtant proche de Xi, était limogé et remplacé par son prédécesseur, Wang Yi, en charge de la diplomatie chinoise depuis dix ans. Depuis un mois, Qin avait disparu des radars, là encore pour des prétendues raisons de santé. Sa chute serait due à une liaison extra conjugale et à la naissance d’un enfant aux Etats-Unis, où il a été ambassadeur.
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Ce climat interroge sur la «grande fébrilité actuelle du pouvoirpolitique», note Marc Julienne.
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