Emmanuel Macron en Allemagne : « Deux amis qui ne se connaissent pas »
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L'Ukraine dans l'Otan, le nucléaire, la défense aérienne : Emmanuel Macron agace les Allemands. Maintenant, il vient pour une visite d'État.
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Olaf Scholz ne voit plus souvent d'autre partenaire européen, ni ne parle plus souvent à qui que ce soit qu'Emmanuel Macron. Le chancelier n'était à Paris que vendredi dernier, et les deux se sont à nouveau rencontrés en visioconférence samedi. Néanmoins, Macron embarquera ce dimanche pour un voyage de trois jours en Allemagne. On a du mal à le croire, c'est la première visite d'Etat d'un président français en 23 ans.
Pourquoi une visite d'État ? Et pourquoi précisément maintenant ?
Macron vient en tant que chef de l'État, et sera reçu par le président fédéral à Ludwigsburg. À Berlin, il y aura un banquet d'État et Macron participera à un festival européen de la jeunesse à Dresde. Il prononcera un discours dans le contexte historique de la Frauenkirche. Il prévoit d'en réciter une partie en allemand et a embauché pour cela un professeur de langue pour améliorer sa prononciation. Macron aime ce genre de gestes.
Il s'agit, lors de cette visite, de trouver un "nouveau récit" pour la relation entre les deux pays, au-delà de l'histoire un peu vieillotte de la réconciliation franco-allemande après la guerre, dit-on à Paris. Mais aussi : « Cette visite est une dernière chance ». Car ce voyage intervient à un moment où les relations franco-allemandes sont plus tendues qu'elles ne l'ont été depuis longtemps.
La guerre en Ukraine "a révélé des lacunes que ni Berlin ni Paris n'ont voulu reconnaître", explique Éric-André Martin, l'ancien diplomate qui dirige le département franco-allemand de l'Institut français des relations internationales. "Notre coopération bilatérale et notre politique européenne ne sont pas à la hauteur des enjeux."
Il ne s'agit plus seulement des différends bien connus, par exemple en matière de politique énergétique ou financière. Le conflit touche maintenant le cœur de la politique européenne, la guerre en Ukraine. Car Macron s'engage de plus en plus ouvertement en faveur de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, au grand étonnement du gouvernement allemand.
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>> >> Cet article est disponible en allemand sur le site de Zeit OnLine <<<<<
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Éric-André MARTIN
Intitulé du poste
Ancien secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l'Ifri
