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Embargo sur le pétrole russe : hausse des prix de l'essence ? Pénurie ? Nouveaux fournisseurs ? Les questions qui se posent

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cité par Cyril Brioulet dans 

  La Dépêche
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La Commission européenne souhaite mettre en place un embargo progressif de l'Europe sur le pétrole russe. Y a-t-il un risque de pénurie ? Où vont s'approvisionner les pays européens ? Les prix vont-ils encore augmenter ?

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D'ici quelques mois, le pétrole russe ne devrait plus remplir les réservoirs des automobilistes en France et en Europe. La Commission européenne a proposé un embargo progressif de l'Union européenne sur le pétrole et les produits pétroliers achetés à la Russie, en représailles à la guerre en Ukraine. La décision devra être adoptée à l'unanimité des pays européens. L'embargo pourrait être effectif à la fin de l'année 2022.

La France importe-t-elle beaucoup de pétrole russe ?

La France importe 23 % de son pétrole de Russie, selon des chiffres de l'Agence internationale de l'énergie (IAE). Pour le gazole, environ 30 % provient de Russie. Pendant la guerre en Ukraine, les importations n'ont jamais cessé, par l'oléoduc Druzhba jusqu'en Allemagne et par tanker vers l'Europe. Les combustibles russes arrivent dans les ports de Rotterdam et Maasvlakte (Pays-Bas), Trieste (Italie), Gdansk (Pologne) et Zeebrugge (Belgique).

De quels autres pays vient le pétrole que nous utilisons ?

Outre la Russie, le pétrole provient du Moyen-Orient (Arabie saoudite, Émirats Arabes Unis, Irak, Qatar, Koweit), d'Afrique (Angola, Nigéria, Algérie), d'Amérique du Nord (États-Unis, Canada), de Norvège et de Grande-Bretagne.

Y a-t-il un risque de pénurie de pétrole ?

D'ici fin 2022, "nous allons avoir quelques mois pour réorganiser les chaînes logistiques ce qui consiste concrètement à aller chercheur du pétrole ailleurs qu'en Russie et ensuite à organiser les flux logistiques : trouver des fournisseurs de pétrole brut et de gazole, signer les contrats et adapter la logistique", explique Olivier Gantois, le président de l'UFIP énergies et mobilités. "En nous laissant quelques mois, il ne devrait pas y avoir de problèmes". Olivier Appert, conseiller énergie à l'IFRI (Institut français des relations internationales) le confirme : "Il n'y a pas de risque de pénurie sous réserve que les pays producteurs de l’OPEP+ ne profitent pas du contexte actuel pour tendre le marché mondial".

D'autres sources d'approvisionnement sont-elles possibles ?

Pour limiter la hausse des prix à la pompe, l'Agence internationale de l'énergie (IAE) a puisé dans ses stocks stratégiques de pétrole à trois reprises depuis l'automne 2021. Elle ne l'avait fait qu'à trois reprises entre 1974 et 2021 (1991, 2005 et 2011).

D'autres sources d'approvisionnement sont espérées : une hausse de la production des États-Unis, une hausse de la production des pays de l'Opep + (qui se réunissent ce jeudi 5 mai) voire un accord entre l'Iran et les États-Unis pour permettre aux Iraniens de produire et d'exporter davantage de pétrole.

Pour Olivier Appert, conseiller énergie à l'IFRI : "La production de pétrole aux États-Unis devrait augmenter à nouveau d'environ un million de barils/jour sur un an. Il y a des perspectives d'augmentation de la production au Brésil, peut-être au Vénézuéla et éventuellement en Iran en cas de levée de l'embargo avec un million de barils/jour".

D'où viendra le pétrole des Européens à partir de fin 2022 ?

"Pour remplacer le pétrole russe, on n'aura pas besoin d'un pays mais d'une conjonction de plusieurs pays", détaille Francis Perrin, directeur de recherche à l'IRIS et chercheur associé au Policy center for the New South à Rabat. Ce pétrole proviendra principalement du Moyen-Orient et de l'Amérique du Nord. Le pétrole continuera à arriver par tankers. Total a prévu de se fournir principalement dans la raffinerie Saudi Aramco en Arabie Sadouite dans laquelle il a une participation minoritaire.

Faut-il s'attendre à une hausse des prix à la pompe ?

"Les prix vont monter", prévient Olivier Gantois, le président de l'UFIP énergies et mobilités. "Je ne peux pas vous dire de combien". D'autres facteurs auront un impact sur le prix du carburant : la guerre en Ukraine, l'évolution de l'économie mondiale ou l'évolution du Covid-19 en Chine. Toutes ces situations auront un effet sur la demande mondiale de pétrole donc sur les prix.

Les livraisons de pétrole prendront-elles plus de temps ?

Les livraisons de pétrole vers l'Europe prendront plus de temps. De la mer Noire ou de la mer Baltique, un tanker met une semaine pour venir en Europe. Du Moyen-Orient, il mettra trois semaines. Pour cette raison, davantage de tankers circuleront sur les mers du monde.

L'embargo peut-il porter un coup fatal à l'économie russe ?

"L'Europe achète beaucoup de pétrole à la Russie depuis longtemps. C'est le principal marché pour le pétrole et les produits raffinés russes", explique Francis Perrin, directeur de recherche à l'IRIS et chercheur associé au Policy center for the New South à Rabat. La Russie exporte 7,7 millions de barils par jour. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'Europe a acheté du pétrole aux Russes pour 20,6 milliards de dollars, d'après l'organisme indépendant CREA (Centre for research on energy and clean air). La France aurait acheté des hydrocarbures pour 4 milliards d'euros.

 > Lire l'article sur le site du journal La Dépêche

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Olivier APPERT

Intitulé du poste

Conseiller, Centre énergie et climat de l'Ifri

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