Elections à Taïwan : qui est William Lai, partisan de l'autonomie face à la Chine, arrivé en tête de la présidentielle ?
Le candidat du Parti démocrate progressiste (DPP) devance son principal adversaire, partisan d'un rapprochement avec Pékin, qui a concédé samedi sa défaite.
Il est décrit par la Chine comme un "grave danger" en raison de ses positions en faveur de l'autonomie de Taïwan. Le candidat à l'élection présidentielle du territoire, William Lai, est arrivé en tête du scrutin, samedi 13 janvier, selon les résultats officiels. Pékin l'a qualifié lui et sa colistière, Hsiao Bi-khim, ancienne représentante de Taipei à Washington, de "dangereux duo pro-indépendance". "Nous sommes déterminés à protéger Taïwan des menaces et intimidations continuelles de la Chine", a-t-il déclaré au soir de son élection.
En début de soirée (le début d'après-midi en France), William Lai, également connu sous le nom de Lai Ching-te, leader du Parti démocrate progressiste (DPP), était crédité de 40,3% des voix, selon les résultats officiels portant sur de 98% des bureaux de vote. Son principal opposant, Hou Yu-ih, candidat du Kuomintang (KMT) qui prône un rapprochement avec Pékin, a obtenu 33,4% des votes. Ce dernier a concédé sa défaite samedi soir.
[...]"Pas besoin d'une déclaration d'indépendance"
Lors de cette campagne électorale, William Lai a affiché sa volonté de s'inscrire dans la continuité de Tsai Ing-wen. L'année dernière, il avait ainsi défendu le statu quo dans le très stratégique détroit de Taïwan. "Mon soutien au statu quo entre les deux rives du détroit sera inébranlable", avait-il déclaré. "Je respecterai les [engagements] de la présidente" Tsai Ing-wen qui "ont permis au monde de voir clairement Taïwan pour ce qu'il est : une source de stabilité au milieu des incertitudes mondiales croissantes", a-t-il ajouté, affirmant que les tensions dans la région n'étaient pas "du fait de Taïwan, mais de la Chine".
Président, William Lai va-t-il aller encore plus loin dans un processus d'indépendance vis-à-vis de la Chine ? Comme l'explique Libération, l'homme politique a adouci les positions pro-indépendance qu'il avait prises par le passé. "Nous sommes déjà une nation souveraine nommée la République de Chine. Nous n'avons pas besoin d'une déclaration d'indépendance", a-t-il récemment déclaré, rapporte le média.
Quid d'une tactique "subtile" face à Pékin ?
"Sur la question de l'indépendance, Tsai Ing-wen a eu une tactique beaucoup plus subtile politiquement, sans revendiquer, même à long terme, l'indépendance, mais plutôt en s'affirmant comme dès aujourd'hui indépendant", note Marc Julienne, responsable des activités Chine à l'Institut français des relations internationales (Ifri).
Amanda Hsiao, du centre de réflexion International Crisis Group, s'interroge quant à elle sur ce curseur entre dialogue avec Pékin et affirmation de l'autonomie.
Pour Sarah Liu, chercheuse à l'université d'Edimbourg (Ecosse), William Lai poursuivra la recherche d'une "moindre dépendance économique envers la Chine". Et d'ajouter : "En renforçant sa position internationale, Taïwan gagnera davantage d'alliés pour consolider sa démocratie."
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