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Elections au Bundestag : la première étape de l’après-Merkel

Interventions médiatiques |

cité par Sophie Leclanché dans

  La Montagne
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Après les élections de dimanche pour désigner leurs représentants au Bundestag, les Allemands suivront les tractations jusqu’à l’avènement d’un(e) chancelier(e).

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Y aura-t-il de la neige à Noël ? Personne n’en sait rien. Outre-Rhin, la question que se posent les Allemands est plus politique : fin décembre, les nouveaux élus du Bundestag auront-ils achevé leurs tractations et désigné un chef de gouvernement ? À 48 heures du scrutin, la sphère politique allemande est entourée de flou. Avec un sondage qui pointe un électorat indécis à 40 %, mais quelque 87 % des personnes interrogées qui affirment leur volonté de se rendre aux urnes.

«  Une légère avance du SPD »

  • Pour le spécialiste de la politique allemande Paul Maurice, il y a aujourd’hui « deux partis au coude-à-coude, avec une légère avance du SPD dans les sondages, avec la marge d’incertitude que cela comporte ». Et « le flou » tient aussi, selon le chercheur, à la question des coalitions qui pourront être mises en place ».

De fait, en Allemagne, ce n’est pas systématiquement le parti qui a obtenu le plus haut score qui prend le leadership. « Il semble que l’on ait une majorité pour la “grande coalition” (actuellement en vigueur, alliance entre la CDU et le SPD, NDLR) à quelques sièges près », mais « il se peut que l’on arrive à une coalition à trois partis dirigée soit par la CDU soit par le SPD, qui impliquerait les Verts et éventuellement le parti libéral-démocrate (FDP) ».

Quoi qu’il en soit, après ces « législatives », il ne faut pas s’attendre à voir le nom du prochain chancelier avant plusieurs semaines. « Le temps de négocier les termes du contrat de coalition », expose Paul Maurice.

« La norme se situe entre un mois et deux mois et demi. En 2017, cela avait duré six mois… »

 

L'image écornée du successeur

À la tête de la CDU, Armin Laschet, le successeur de « Mutti » (« maman », le surnom d’Angela Merkel), affiche une image contrastée. « Il pensait bénéficier de la prime à la CDU », explique le chercheur de l’Ifri, mais « il a multiplié un certain nombre de gaffes, comme celle où on le voit rire derrière le président de la République pendant les inondations meurtrières de cet été. Et puis, il n’a pas su mobiliser sur les thèmes qui intéressent les Allemands comme les questions environnementales. C’est un des sujets principaux de la campagne et il n’a pas su montrer qu’il le prenait à bras-le-corps ». De quoi écorner l’image d’un potentiel chancelier.

Bien plus que les questions sécuritaires ou migratoires, ce sont « les questions sociales, celles des retraites, de leur financement, de l’emploi » qui apparaissent comme prioritaires aux électeurs allemands et « expliquent la remontée du candidat social-démocrate, plutôt libéral, mais dont le parti a un programme » sur ces thèmes-là.

 

Les Verts doublent presque leur score

Quels autres partis pour peser sur cette élection ? « Les Verts, arrivés derniers en 2017, aujourd’hui crédités de 15 à 16 %, doublent presque leur score » précédent (dans les sondages). Ils devraient être « des partenaires de coalition presque indispensables ». Quant à l’extrême-droite, « entrée avec fracas et 12 % en 2017 », elle est étale dans les sondages. Sauf qu’au niveau régional, « elle est en tête » sur plusieurs territoires de l’Est.

Difficile de tourner la page Merkel, qui tient les rênes du gouvernement depuis 16 ans ? Pas forcément, car il y a le passif de promesses non tenues, un certain attentisme et une lassitude selon les différents commentateurs. Pour Paul Maurice, « elle représente une forme de stabilité, mais il y a eu une certaine contestation de son autorité depuis 2018. Il y a aussi des attentes sur l’avenir de l’Allemagne. La personne Merkel sera sans doute regrettée, mais il y a des dossiers toujours en suspens, tels que les investissements sur les infrastructures publiques, l’écologie, la place de l’Allemagne face à la Chine, etc. ».

Quant à l’enjeu de cette élection pour la France, « l’Allemagne doit être un partenaire fiable […]. Les personnalités d’Armin Laschet (CDU) et d’Olaf Scholz (SPD) sont rassurantes, Paris a déjà travaillé avec eux. Mais seront-ils des alliés qui faciliteront la réforme du pacte de stabilité voulue par la France ? »

 

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Paul MAURICE

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