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Désinfox : non, l’Europe n’est pas sous la domination de l’Allemagne

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Depuis la crise financière de 2008, l’équilibre des pouvoirs entre la France et l’Allemagne a-t-il basculé en faveur de Berlin ? Angela Merkel décide-t-elle seule de la conduite de l’Union européenne ? La réponse mérite évidemment d’être nuancée.

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Un leader économique ?

VRAI

L’Allemagne est la première économie européenne et quatrième puissance économique mondiale, derrière les États-Unis, la Chine et le Japon. Si le pays est confronté à un trou d’air avec une progression de 1,5 % de son produit intérieur brut en 2018 et une prévision de croissance de 0,5% cette année, les fondamentaux restent solides. L'Allemagne a enregistré des excédents budgétaire et commercial records. Et le chômage y est inférieur à 5%.

En France, la croissance s’est élevée à 1,6% en 2018 et le chômage devrait baisser à 8,7 % de la population active à la mi-2019. Quant au déficit budgétaire, il continue de se creuser.

Pas capable de compromis ?

FAUX

  • Outre-Rhin, cette bonne santé économique et les efforts consentis "appuient les positions des dirigeants quand il s’agit de faire des choix, au niveau européen, entre rigueur budgétaire ou hausse des dépenses publiques", note Hans Stark, secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l’Institut français des relations internationales (Ifri).
     
  • Pour Michel Drain, chercheur associé au Cerfa, les Allemands "préfèrent faire avancer leurs idées au sein d’un groupe, plutôt que de rechercher le leadership". Ils savent aussi faire des compromis.
     

Un poids lourd politique...

VRAI

L’Allemagne compte 96 eurodéputés : c’est le contingent est le plus élevé au Parlement européen. Berlin est, par ailleurs, le plus gros contributeur au budget européen (environ 20 milliards d’euros par an), suivi par La France (16 milliards d’euros).

Après les élections du 23 au 26 mai, chaque pays gardera le même nombre d’élus… jusqu’au départ du Royaume-Uni. Dans cette hypothèse, l’Allemagne restera à 96 députés, tandis que la France passera de 74 à 79 représentants.

Politiquement, le Parti populaire européen (PPE), principal groupe au PE, est présidé par l’Allemand Manfred Weber.

... aux postes-clés des institutions...

VRAI

Des fonctionnaires allemands occupent les plus hauts postes au sein de l’UE : Martin Selmayr est secrétaire général de la Commission européenne, tandis que Klaus Welle remplit la même fonction au Parlement européen.

On pourrait multiplier les exemples, des finances européennes jusqu’à l’Eurocorps commandé par le général Jürgen Weigt. "L’offensive allemande a été lancée il y a une quinzaine d’années lorsqu’ils se sont rendus compte qu’ils étaient sous-représentés dans les institutions européennes", explique Hans Stark.

... mais fragilisé de l’intérieur

VRAI

Pour ce professeur de civilisation allemande à la Sorbonne, "il n’y a pas de domination globale de l’Allemagne."

D’autant que le pays est "fragilisé avec une chancelière mal réélue et affaiblie politiquement, et confronté à la montée de l’extrême droite. Tout cela n’en fait pas un leader", renchérit Michel Drain.

"L’Allemagne est dans une phase de transition politique : la force dominante en Europe, ce serait la France s’il n’y avait pas les gilets jaunes", conclut Hans Stark.

 

Lire cet article sur le site du Journal de Saône et Loire.

 

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Hans STARK

Intitulé du poste

Conseiller pour les relations franco-allemandes à l'Ifri

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Michel DRAIN

Intitulé du poste

Ancien chercheur associé, Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa)