Dépendance à la Chine : le douloureux réveil allemand
La bienveillance de Pékin à l'égard de la Russie fait prendre conscience à l'Allemagne de l'urgence de réduire sa dépendance commerciale à la Chine. Un défi encore plus complexe que la réduction de ses importations d'hydrocarbures russes.
La guerre déclenchée par Vladimir Poutine contre l'Ukraine représente un séisme pour l'Allemagne. « Elle a pris conscience que des relations économiques anciennes avec un partenaire géopolitique peuvent sauter du jour au lendemain », souligne Noah Barkin, expert des relations entre l'Europe et la Chine au sein du cabinet Rhodium group.
Cette prise de conscience a commencé par ses approvisionnements énergétiques, très dépendants de la Russie. La bienveillance du président chinois Xi Jinping à l'égard de Moscou oblige désormais Berlin à reconsidérer le risque associé à ses échanges commerciaux avec la Chine. « C'est la première fois que Pékin prend une position contraire aux intérêts européens », rappelle Tim Rühlig, spécialiste des relations entre l'Europe et la Chine à l'Institut allemand de politique étrangère (DGAP).
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Un levier de prospérité tentant
Angela Merkel elle-même a reconnu avant son départ du pouvoir qu'une évolution de la relation à la Chine serait nécessaire. La guerre en Ukraine a accéléré le mouvement, mais tourner le dos à Pékin « revient à remettre en cause un modèle à l'origine de la prospérité allemande. Les conséquences économiques et sociales risquent d'être lourdes », prévient Paul Maurice, chercheur au Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa), à l'Ifri.
La pandémie et la guerre ont réduit les moyens de l'Allemagne qui doit aussi relever le défi climatique. Dans ce contexte, le levier de croissance chinois est particulièrement tentant pour retrouver des marges. Fer de lance de l'économie allemande, l'industrie automobile réalise plus de 30 % de son chiffre d'affaires en Chine. Mener de front la mue vers l'électro-mobilité et la diversification de ses exportations est un énorme défi.
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