Covid-19 : les JO de Tokyo seront-ils annulés ?
Moins de deux mois avant l’ouverture des Jeux Olympiques de Tokyo (23 juillet - 8 août), le Japon a prolongé son état d’urgence jusqu’au 20 juin. Une grande majorité des Japonais souhaite leur annulation en raison de la situation épidémique, mais le gouvernement Suga et le Comité international olympique semblent ne pas vouloir faire machine arrière.
Depuis le début du mois, le pays fait face à une quatrième vague de Covid-19. Le 28 mai, le Japon a prolongé l’état d’urgence, déjà instauré dans 10 des 47 départements, jusqu’au 20 juin. « Le nombre de nouveaux cas a décliné (…) mais la situation continue d’être incertaine », a déclaré le premier ministre Yoshihide Suga. Au total, l’archipel a enregistré 720 000 contaminations et 12 700 décès, pour 126 millions d’habitants. Certes, comparé à celui de l’Europe et des États-Unis, le bilan est loin d’être alarmant.
Mais, en septembre 2020, quand Yoshihide Suga est arrivé au pouvoir, « le Japon semblait avoir relativement bien géré l’épidémie et comptait 1 500 morts, explique Céline Pajon, chercheuse au Centre Asie de l’IFRI. Il a choisi de stimuler la croissance économique, en incitant au tourisme local, ce qui a dû favoriser la reprise de l’épidémie ».
Selon la spécialiste du Japon, il y a une mauvaise coordination entre le gouvernement central et les collectivités territoriales. Résultat, les disparités régionales en termes de capacités hospitalières créent « des situations d’engorgement dans les services de réanimation, comme dans la région d’Osaka où ils sont débordés ». Le très lent démarrage de la campagne de vaccination (environ 2 % de la population vaccinée) s’ajoute aux vives critiques de l’opposition et de l’opinion publique, qui dénoncent surtout le maintien des JO de Tokyo.
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Conscient de l’inquiétude de ses concitoyens, Yoshihide Suga a assuré une préparation des « Jeux sûrs et sécurisés ». Pour Céline Pajon, « la ligne du gouvernement a toujours été de maintenir les JO, et c’est un peu tard pour faire machine arrière. »
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Pour le Japon, un nouveau report serait l’aveu d’un échec et « ternirait probablement son image », avance Céline Pajon. Pour la chercheuse, le pays est coincé entre le marteau et l’enclume. « En plus des compensations financières, annuler les Jeux lui ferait perdre la face, analyse-t-elle. Mais les maintenir ne satisfera pas l’opinion publique, ni les athlètes », privés de spectateurs étrangers et peut-être bientôt de spectateurs tout court.
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