Depuis l’Airbus présidentiel en vol vers Washington, dimanche soir, Emmanuel Macron appelle Friedrich Merz pour le féliciter de sa victoire aux législatives allemandes. « Nous sommes plus que jamais déterminés à faire de grandes choses ensemble », se réjouit le président. Courtoisie diplomatique oblige, il s’est aussi entretenu avec le battu, Olaf Scholz. Mais, entre le chancelier social-démocrate (SPD) sortant et le président français, le courant n’est jamais vraiment passé.

Outre les désaccords multiples (Mercosur, politique énergétique, aide militaire à l’Ukraine…), l’impulsion jadis donnée à l’Europe par ce « moteur » a été totalement absente depuis 2021, alors que le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche accroît les périls. Dernièrement encore, c’était un Olaf Scholz irrité qui avait quitté avant les autres participants le sommet d’urgence sur l’Ukraine le 17 janvier à l’Élysée, en désaccord sur la perspective d’envoi de troupes européennes sur le terrain. « L’arrivée de Merz ne pourra qu’être un avantage pour un nouveau départ », estime Matthias Krupa, correspondant à Paris du journal Die Zeit.

D'autant que, durant sa campagne, le candidat Merz, 69 ans, a appelé à un « renouvellement et un approfondissement » des relations entre Berlin et Paris. Dans une note de l'Institut français des relations internationales (Ifri), le chercheur Paul Maurice souligne que ce francophile « pourrait rassurer à Paris », et qu'il s'était montré « très critique des relations du chancelier Scholz avec le président Macron, reprochant leur manque d'alchimie ». 

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