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Comment mettre fin aux attaques chimiques en Syrie ?

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Quelle sera la réaction de Donald Trump, de l’ONU et de la France à l’attaque chimique contre des civils en Syrie ?

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Au lendemain de la Première Guerre mondiale, qui a connu des usages massifs de gaz moutarde, l’emploi des armes chimiques dans la guerre est interdit par le Protocole de Genève de 1928. Les utilisations se poursuivent malgré tout, pendant la guerre entre l’Iran et l’Irak dans les années 1980, puis par l’Irak sur sa population kurde (5 000 morts dans la province de Halabja en mars 1988).

La communauté internationale s’en émeut et adopte la Convention sur l’interdiction des armes chimiques de 1997. Ce texte interdit non seulement l’usage, mais aussi le développement, la fabrication, le stockage et l’achat de telles armes, prévoyant aussi des procédures de vérification de leur destruction.

La Convention prohibe l’emploi de ces armes dans toutes les situations. Elle couvre donc des cas tels que l’assassinat du demi-frère de Kim Jong-un à l’aéroport de Kuala-Lumpur en février 2017, ou la tentative d’assassinat de l’ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille en Angleterre en mars 2018 – les deux attaques ayant recouru à des agents neurotoxiques.

Les bombardements chimiques opérés par le régime de Bachar el-Assad contre les rebelles depuis 2013 montrent pourtant les limites du droit international. À l’issue du bombardement d’août 2013, lorsque les Occidentaux menés par Barack Obama n’avaient finalement pas réagi, un accord russo-américain avait prévu la destruction de toutes les armes chimiques syriennes. La Syrie avait alors adhéré à la Convention de 1997. Mais le régime a poursuivi ses attaques.

Après le bombardement de Khan Cheikhoun en avril 2017, c’est Donald Trump qui a lancé une frappe punitive. Sa réaction émotionnelle a été plus décisive que la froide rationalité de son prédécesseur…

À l’heure où l’on attend la décision du président américain, du Conseil de sécurité de l’ONU et du président français sur la réaction à adopter après l’ attaque de civils, ce week-end, et alors que la Russie et l’Iran mettent en doute une fois encore la responsabilité de leur allié syrien, il faut espérer qu’une éventuelle frappe aurait enfin des effets dissuasifs…

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Laurence NARDON

Laurence NARDON

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Responsable du Programme Amériques de l'Ifri