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Comment Merz et Macron veulent relancer le moteur franco-allemand

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cité par Thibaut Madelin dans

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Le futur chancelier allemand doit faire son premier déplacement à l'étranger à Paris le 7 mai, le lendemain de son investiture prévue par le Bundestag. Un signe fort qui illustre une volonté de relancer le tandem France-Allemagne. Le nouveau départ que veulent donner Emmanuel Macron et le futur chancelier Friedrich Merz à la relation franco-allemande se concrétise.

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Le futur chancelier Friedrich Merz, Flensburg, Allemagne, 20 janvier 2025
Le futur chancelier Friedrich Merz, Flensburg, Allemagne, 20 janvier 2025
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Lors du Conseil des ministres, la semaine dernière, le président de la République a demandé à ses ministres d'étudier le contrat de coalition du futur gouvernement allemand et de faire des propositions sur le franco-allemand.

De son côté, Friedrich Merz, qui doit être investi par le Bundestag le 6 mai, prévoit d'effectuer son premier déplacement à l'étranger en tant que chancelier à Paris, le lendemain. Au-delà du symbole, le but est de relancer des projets communs concrets et de poser des jalons pour un Conseil des ministres franco-allemand qui interviendrait a priori d'ici au mois de septembre.

« Trésor » de l'amitié franco-allemande

Pour préparer le terrain, Johann Wadephul, député chrétien-démocrate (CDU) appelé à devenir ministre des Affaires étrangères, s'est rendu vendredi à Paris. Officiellement invité par la Fondation Konrad-Adenauer et l'Institut français des relations internationales (Ifri), il a aussi rencontré son futur homologue, Jean-Noël Barrot, et le conseiller diplomatique de l'Elysée, Emmanuel Bonne.

Objectif : expliquer à ses partenaires français le traité de coalition négocié pendant plusieurs semaines entre la CDU (et son alliée bavaroise, la CSU) et le Parti social-démocrate (SPD). Présenté par les leaders des trois partis mercredi dernier, il détaille leurs projets sur 144 pages et réserve une place de choix à la relation franco-allemande, tout en soignant également la Pologne notamment.

« Notre objectif est de réaffirmer le rôle central de la coopération franco-allemande », a déclaré à Paris Johann Wadephul (prononcé « vadefoul » en français) à la « Frankfurter Allgemeine Zeitung ». « L'amitié avec la France est un trésor que nous voulons cultiver », a-t-il ajouté lors de son intervention à l'Ifri.

Selon plusieurs sources, c'est sur l'Ukraine et la sécurité européenne que Macron et Merz, qui doivent se rendre à Kiev le 9 mai, veulent avancer en priorité. L'urgence est claire alors que Donald Trump se détourne de l'Europe et a entamé un rapprochement avec Vladimir Poutine.

 

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« Friedrich Merz est certes un atlantiste, mais c'est aussi un pragmatique, souligne Paul Maurice, secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa), rattaché à l'Ifri. Il a bien conscience que c'est avec la France qu'il faut travailler si on veut une Europe forte qui puisse réagir à la fois économiquement, politiquement et militairement face aux Etats-Unis. »

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Paul MAURICE
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Les signaux de Friedrich Merz

Décidé à replacer l'Allemagne au centre du jeu en Europe, le futur chancelier a déjà adressé des signaux à l'extérieur. Dimanche, il n'a pas exclu de livrer des missiles de croisière Taurus à l'Ukraine, ce que son prédécesseur Olaf Scholz a toujours refusé. Mi-mars, il a fait voter une réforme de la sacro-sainte règle du frein à la dette pour investir des centaines de milliards d'euros dans la défense.

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Au-delà, Paris et Berlin veulent se consulter sur le renforcement de l'industrie de défense européenne dans le cadre du plan ReArm Europe. Le financement de ce « bazooka » de 800 milliards fait l'objet de discussions. Paris propose de recourir à de la dette européenne. L'Allemagne est traditionnellement contre, même si Friedrich Merz ne l'a pas formellement exclu.

D'autres dossiers doivent être abordés le 7 mai, dont la compétitivité européenne, la réduction de la bureaucratie ou l'union des marchés de capitaux. Ces chantiers, déjà présents lors du séminaire franco-allemand de Meseberg, en mai dernier, figurent aussi dans le contrat de coalition négocié entre la CDU-CSU et le SPD.

Paris et Berlin comptent aussi rouvrir le dossier de l'énergie. 

« Je pense qu'on va avoir une réflexion sur le marché européen de l'électricité, d'autant plus que Friedrich Merz aura besoin d'énergie moins chère, souligne Paul Maurice. Après les tensions de 2023, ce sera plus facile car il n'y aura plus d'opposition de l'Allemagne sur l'énergie nucléaire française dans le mix énergétique européen. »

Dans sa campagne, la CDU proposait même de revenir sur la fermeture des dernières centrales nucléaires allemandes, intervenue en 2023. Le SPD a toutefois refusé que cela figure dans le contrat de coalition.

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Thibaut Madelin

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