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Chine : Peut-on écarter le terme de « génocide » des Ouïghours, comme le fait Jean-Luc Mélenchon ?

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interrogé par Mathilde Cousin pour

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Le leader de La France insoumise écarte les termes de « génocide » et de « génocide culturel » pour qualifier la répression visant les Ouïghours, préférant parler d’une « répression » du « gouvernement chinois contre les organisations islamistes ouïghoures ».

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Comment qualifier la répression qui s’abat sur les Ouighours, dans la province chinoise du Xinjiang ? Dans une interview en direct sur les comptes Instagram de 20 Minutes et de TF1 le 12 janvier, Jean-Luc Mélenchona écarté les termes de « génocide » et de « génocide culturel ».

Décrivant en préambule la Chine comme « un partenaire exigeant » et comme « la première puissance productive au monde », le candidat LFI à la présidentielle a dit ne pas vouloir de « guerre froide » avec ce pays, tout en rappelant que sa « conception de la liberté publique et du pluralisme n’a pas l’air d’être celle des dirigeants chinois ». « C’est le moins qu’on puisse dire », a-t-il ajouté.

Décrivant ensuite la situation des Ouïghours, Jean-Luc Mélenchon a évoqué « une répression que fait le gouvernement chinois contre les organisations islamistes ouïghoures ». Il indique ainsi « ne pas croire à la thèse du génocide » : « Ceux qui l’utilisent, à mon avis, ne nous rendent pas service, parce qu’ils, en quelque sorte, banalisent un mot dont ils ne semblent pas percevoir toute la portée, a-t-il développé. Le génocide c’est par exemple l’organisation méthodique de l’assassinat de six millions de juifs. C’est l’organisation méthodique de l’assassinat de 800.000 Rwandais, c’est l’assassinat des Arméniens. »

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Comment, dans ce cas, qualifier les répressions visant les Ouïghours ? Peut-on parler de « génocide », ou ce terme ne peut-il être retenu, comme l’explique Jean-Luc Mélenchon ? Le génocide est défini en droit international depuis 1948. Cette Convention établit « une intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Elle définit cinq éléments matériels constitutifs de ce crime : « Meurtre de membres du groupe », « atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe », « soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle » , « mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe » et enfin le « transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe ».

  • Selon cette Convention, le génocide n’est donc « pas seulement l’élimination physique d’un peuple », résume Marc Julienne, chercheur spécialiste la Chine à l’IFRI.

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Une forme « lente et douloureuse de génocide », selon une chercheuse

« Ce que nous ne voyons pas [au Xinjiang], c’est le type de massacre très visible que nous avons vu au Rwanda et dans d’autres endroits, continue-t-elle. Ce que nous voyons au Xinjiang est beaucoup plus lent. Mais ce n’en est pas moins un génocide parce que c’est lent. C’est une forme moderne, de haute technologie, lente et douloureuse de génocide. »

En décembre 2021, un tribunal informel établi à Londres a reconnu – sans toutefois pouvoir lancer des poursuites – des « crimes contre l’humanité » et a avancé qu’il y avait des éléments en faveur d’un génocide.

  • Pour conclure de manière irréfutable à un « génocide », il faudrait « mener des enquêtes avec des experts indépendants, mandatés par l’ONU, et cela la Chine s’y oppose totalement », avance Marc Julienne.

 

>> Retrouver l'article dans son intégralité sur le site de 20 minutes.

 

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Marc JULIENNE

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Directeur du Centre Asie de l'Ifri
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